Chroniques judicieuses, malicieuses et facétieuses, le dimanche matin. Un feuilleton "Appelez-moi Fortunio" le jeudi matin. Et en prime, de la réclame pour les œuvres étonnantes de Pierre Jooris, en vente dans les meilleures librairies.
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dimanche 3 février 2013
Chronique du temps exigu (44)
La culture, dit-on, c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale. Mais j’ajouterais que plus on en a, plus elle dégouline par les trous de la tartine et déborde sur les cotés.
Mais qu’est-ce donc que la culture ? Serait-ce un savoir embaumé et immuable, reliquat de longues années d’études ? Serait-ce un machin officiel, figé et gravé dans le marbre des référentiels de l’enseignement public comme privé ? Ou ne serait-ce pas au contraire un savoir vivant qui nous permet de connaître et appréhender notre environnement ? La culture n’est pas uniquement ce qui concerne les grands artistes, écrivains ou philosophes, l’histoire des grands de ce monde, c’est aussi un ensemble de savoir-faire, de savoir-être, de connaissances pratiques qui nous permettent de vivre dans un monde varié et fluctuant et dans la société humaine.
Inutile de confondre la culture, la vraie, celle qui fait de nous des êtres apprenants, avec ce Moloch auquel l’on consacre des ministères, des musées, des mausolées. Ce ne sont que bâtisses où l’on entasse les récoltes mais la culture, la vraie, est dans les champs, elle pousse, meurt et se renouvelle d’année en année.
Inutile non plus de confondre la culture avec la tradition, qui est de la culture fossilisée. Les traditions momifient si bien la culture que souvent on ne sait plus à quoi elles se rapportent ni de quoi elles découlent.
Et que dire du folklore qui est le grand bêtisier de la culture ? Le folklore est à l’intelligence ce que le calcaire est au robinet. Bien sur, il existe des écomusées dont le grand mérite est de faire connaître à quelque commis de l’Etat passant par là qu’un jour il y eut des gens qui travaillaient de leurs mains. Et que peut-être en reste-t-il encore l’un ou l’autre, parqué dans quelque réserve…
On voit par là que l’on n'est pas près de détartrer la culture.
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