Chroniques judicieuses, malicieuses et facétieuses, le dimanche matin. Un feuilleton "Appelez-moi Fortunio" le jeudi matin. Et en prime, de la réclame pour les œuvres étonnantes de Pierre Jooris, en vente dans les meilleures librairies.
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dimanche 24 février 2013
Chronique du temps exigu (48)
A cheval donné, on ne regarde point la dent, dit le proverbe.
Seraient-ils fous ces roumains ? Ils vendent la viande de cheval à un prix moins élevé que la viande de bœuf à un importateur de Castelnaudary qui porte un nom de rugbymen, qui sous-traite pour des lorrains basés au Luxembourg par le truchement d’un trader maltais pour le compte de suédois qui ne veulent pas se faire taper sur les doigts. De quoi en avoir une indigestion…
Et pourtant, depuis le temps qu’un aréopage d’agronomes distingués cherche, au nom de la science et de la technique, à nous faire manger des excréments, nous devrions savoir que la viande hachée est ce qui se fait de mieux en la matière (fécale). En effet, quoi de plus facile que de glisser subrepticement un quartier de viande parmi les autres avant le hachage final ? C’est ce que des économistes appelleront de la bonne gestion, à défaut de saine digestion. Nous ne manquons en Europe ni de ganaches galonnées ni de cornichons diplômés ni d’andouilles décorées pour tenter de nous persuader que les vessies que nous ingérons se transformeront en lanterne à la sortie. D’aucuns, français moyens passionnés par les journaux télévisés, où des experts patentés décathloniens de la pensée aseptisée viennent pérorer une fois dans un sens et une fois dans l’autre, commencent par bouffer sans hésiter le bran que nous concoctent les ministres de l’agriculture européens assistés par des spécialistes, des syndicats agricoles dominants et des syndicats de salariés, puis s’indignent en découvrant que le bran, c’est de la merde ! Horreur, disent-ils, on m’a obligé à manger volontairement du caca…
Mais il existe encore, ça et là, des consommateurs qui achètent de la vraie viande chez de vrais bouchers. Ceux-là ne mangent ni vessies ni lanternes et ne s’en laissent pas conter. Ils ne veulent ni laitues nitratées ni tomates potassées ni hachis falsifiés.
Résistons à la modernité délétère et désuète des marchands d’effluents et de cocktails chimiques qui hantent les ministères et les congrès et salissent par leurs communiqués stupides les pages d’une presse à qui il ne manquait plus que leurs graffiti. Tous ces marchands d’étrons et de colombins devraient être traduits devant un tribunal international et condamnés à se faire poignarder le cul avec une de leurs saucisses trafiquées.
On voit par là que les marchands de fèces ont intérêt à serrer les miches.
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