Marchandises, me direz-vous, voilà qui est un peu fort de café ! Et pourtant, il faut bien admettre que les bien-pensants de droite ont fait de la liberté un bien de consommation en la nommant libéralisme et que les conformistes de gauche nous transforment l’égalité en une denrée qu’on ne peut plus qualifier que d’égalitarisme.
Alors, comment ont-ils pu faire cela sans que nous ne nous en apercevions ? Par un jeu d’une simplicité enfantine mais d’une habileté démoniaque, le jeu du bonneteau, ce jeu où le bonneteur joue avec trois cartes ou trois gobelets en illusionnant son client. Ainsi en va-t-il de la liberté et de l’égalité entre les mains de nos camelots politiques, journalistiques et économiques de toutes farines. Ici ils vous découpent de la liberté en rondelles comme le ferait un charcutier : liberté de ceci, liberté de cela, libre circulation des biens, des personnes et surtout des capitaux, voici ce qui fait jouir les têtes pensantes de la droite. Là ils vous tranchent de l’égalité comme du salami : égalité des genres, égalité des chances, égalité devant la santé, égalité dans le travail, égalité dans l’accès à la culture, égalité des origines, des races et des religions, voilà ce qui fait frissonner les thaumaturges de la gauche. Les uns veulent des libertés qui leur appartiennent, les autres des égalités où tout se vaut, tout se ressemble, au risque d’en voir certains plus égaux que la moyenne.
Et si la liberté était une et indivisible, et si la liberté était en ceux qui savent la reconnaitre, et si la liberté n’était pas un assemblage de libertés hétéroclites où le tout serait moins que la somme de toutes les parties ?
Et si l’égalité était en moi lorsque je me sens égal à tous les autres, égal mais pas similaire, semblable quoique différent, et si l’égalité n’était pas un simple tas de poussières d’égalités que le vent emporterait ?
Alors, on verrait par là tous les êtres humains naître et vivre libres et égaux.
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