Chronique du temps exigu
Lundi de Pentecôte, journée de solidarité voulue en 2004 par
le gouvernement Raffarin. Ce jour férié non payé sert à financer la solidarité
avec les personnes âgées. Sans se lancer dans des considérations sur
l’utilisation de cet argent, rappelons que ce n’est pas de l’argent gagné mais
de l’argent économisé. L’argent économisé, comme l’expriment le bon sens autant
que les données immédiates de la conscience collective, c’est l’argent que l’on
n’a pas dépensé augmenté de l’argent que l’on aurait pu gagner. Économiquement,
c’est très habile. En 2006, le premier ministre Villepin a pu dire que les
bénéfices tirés de cette journée « n’étaient pas calculables ». Nous
parlerons donc de bénéfices incalculables et ce n’est pas rien.
Revenons à notre journée de solidarité. Une année entière ne
suffit plus à contenir toutes les journées dédiées spécialement à ceci ou cela.
Les saints du calendrier se bousculaient déjà depuis belle lurette. Voilà que,
particulièrement sous la pression de certains lobbies, le calendrier est encore
mis à mal par de nouvelles présences qui font des jaloux. Il y a peu, une
journée avait été dédiée à la commémoration de la Résistance. Aussitôt, un
lobby d’électroniciens fougueux a exigé une journée pour les condensateurs à
laquelle seraient associés les semi-conducteurs. Entendant cette demande, les
apprentis conducteurs en conduite accompagnée n’ont pas voulu être en reste par
rapport aux semi-conducteurs. On voit par là que les années deviennent bien
courtes.
Et enfin, revenons à l’idée de commémoration. Le devoir de
mémoire, de nos jours, a évincé le droit à l’oubli et l’on commémore tant que
l’on peut. Mais ne peut-on commémorer que le passé ? La journée de la
femme, judicieusement placée le 8 mars, permet de penser que non. En effet, si
on se place au point de vue du chroniqueur Alexandre Vialatte, la femme,
remontant à la plus haute antiquité, peut être commémorée. Mais, selon la
vision du poète Aragon, la femme est l’avenir de l’homme et la journée du huit
mars peut aussi être considérée comme la commémoration de cet avenir.
On voit par là que l’avenir est à la commémoration du futur.
Qui mieux qu’un poète communiste pouvait nous le faire comprendre ?
Pour l'avenir des femmes et des hommes de la troisième circonscription des côtes d'armor, votons Christiane Chombeau, Front de Gauche !
RépondreSupprimerEh bien, oui, commémorons sans tarder sa victoire future, pour le meilleur et pour l'avenir !
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