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lundi 17 septembre 2012





Chronique du temps exigu (25)
Un certain monsieur A. souhaite obtenir la nationalité belge. Cela a suscité nombre de commentaires dans la presse et moult commentateurs ont parlé d’exil fiscal. Certains se sont même demandé si on pouvait le décrire comme un réfugié économique à l’instar de ces clandestins qui tentent de rejoindre l’ile de Lampedusa.
Qu’est-ce qu’un exilé ? C’est quelqu’un qui est ou qui se sent banni de sa patrie et qui la quitte sans espoir d’y revenir tant qu’il y sera persona non grata. Les exilés « fiscaux » dont on nous parle sont tout sauf des exilés. Ils font des affaires florissantes en France et exilent leurs revenus dans des lieux favorables. Ils sont peut-être des délocalisés fiscaux mais nullement exilés. Ovide, Victor Hugo, Dostoïevski, Zola ont dû supporter l’exil et ils se seraient sans aucun doute étonnés de se voir catégorisés avec ces sportifs, artistes et autres culs dorés qui font ruisseler leur or au soleil des paradis de la fiscalité. Monsieur A. ne sera pas plus un déporté, il vivra dans des camps autrement fastueux que ceux qui sont habituellement attribués aux déportés. Un réfugié économique peut-être ? Je dirais plutôt un transfuge financier.
Allons, nous le savons bien, le grand capital a toujours été cosmopolite et ceux qui le détiennent ont l’argent pour eux, un véritable passeport international. Ils sont plus souvent en haut des orgueilleuses tours des capitales financières, dans leurs avions ou sur leurs yachts que les pieds sur terre et ils vont là où leurs profits les portent. Les pleurerons-nous ? Qu’ils aillent au diable dans leurs paradis fiscaux…
Nous sommes nous, ici et maintenant, essayant de participer de la vérité, sinon de la beauté du monde, mais aussi attentifs à sa misère. S’il y en a qui s’essuient les pieds dessus, qu’ils aillent les essuyer ailleurs mais… les belges en voudront-ils ?
Le leader de la production de haut de gamme française n’est pas l’homme qui amène le bonheur en France mais uniquement le luxe. Ils sont bien médiocres ceux qui, croyant faire mieux en font toujours trop. Au revoir, petit monsieur.
On voit par là que les cupides pourraient nous donner envie de payer des impôts.

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