Chronique du temps exigu (24)
Me voilà rassuré, la France a gagné son premier
match des qualifications pour le Mondial. Comme le dit si bien un
grand quotidien régional, la France est partie d’un pied
victorieux. N’ayant pas poussé le vice jusqu’à regarder la transmission de cet
évènement sur le poste de télévision, je ne ferai aucun commentaire d’autant
plus que je n’ai aucune compétence pour le faire. En effet, tout le monde, y
compris la France d’ailleurs, a pu remarquer que je suis plutôt
un décathlonien de la pensée et que, quand je fais voir mes petits muscles, ce
sont mes muscles corticaux (merci aux collègues scribouillard(e)s qui m’ont
inspiré).
Je connaissais la Finlande pour ses lacs et ses téléphones
cellulaires ainsi que pour un certain jeu relaté par Malaparte pendant une nuit
polaire. Ce jeu consiste à ingurgiter une quantité non négligeable de petits
verres d’un alcool blanc local puis à planter à la volée la pointe d’un couteau
dans les intervalles entre les doigts écartés de la main posée à plat sur une
table. Le finlandais normal est censé posséder cinq doigts (avant de jouer) et
donc quatre intervalles. J’ignorais que la Finlande possédât aussi une équipe
de onze footballeurs en état de marche. Mais de nos jours ce n’est plus un luxe
pour un pays d’avoir une équipe de football nationale, c’est devenu une
nécessité.
Je connaissais la France pour nombre de choses
parmi lesquelles ses journalistes sportifs assistés de consultants appropriés.
Le journaliste est la tête et le consultant les jambes, si l’on ose dire. Il ne
faut néanmoins pas aller jusqu’à parler de penseur sportif, ce serait un
oxymoron inutile. La France possède depuis belle lurette une
équipe de football et c’est un de nos premiers commentateurs sportifs, Blaise
Pascal, qui a résumé au mieux les différends qui peuvent opposer les équipes
nationales : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà ».
On voit par là qu’il est heureux que les Pyrénées n’excèdent pas une longueur de 430 kilomètres (environ).
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