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lundi 4 juin 2012


Pour fêter dignement l'arrivée des premiers exemplaires de RLS dans les boîtes aux lettres, voici un extrait d'un poignant roman qui sortira dans les mois qui viennent:

"Elle sort, très altière, et Marondeau ferme la porte derrière elle.

-         Mon cher Hervé, vous venez de voir une authentique pétasse. Et je suis en deçà de la vérité, dit-il en se rasseyant en face de lui.
-         Vous me voyez ravi de l’apprendre, mais qu’est-ce qui vous permet de parler ainsi ?
-         Avant de devenir par mariage Madame Le Blévec, elle était femme de chambre dans un hôtel ici à Sant-Lambaire. Elle était fille de maraîchers mais elle avait une ambition dévorante. Et un cul splendide ! Elle a réussi à épouser Le Blévec, présentement sénateur-maire de Saint-Lambaire. Et pourtant quand il l’a prise, c’était déjà une occasion, elle avait tenté sa chance avec tous les beaux partis de la ville. Mais elle s’est rabattue sur ce Le Blévec, fils d’armateur, un peu couillon mais dont elle a fait quelque chose. Car c’est un  nul. Mais elle l’a poussé dans la politique et elle est devenue la première dame de Saint-Lambaire.
-         Ce n’est pas tout à fait un nul quand même ? Dit-il.
-         Et qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer, mon cher Hervé ?
-         S’il est sénateur et maire, tout de même…, hasarde-t-il.
-         Mon cher, pour être élu, point n’est besoin d’être intelligent. Il suffit d’avoir plus de voix que les autres. Et des voix, avec de l’argent, ce n’est pas trop compliqué à racoler. Il y a l’argent pour faire de la réclame, la propagande si vous préférez et il y a l’argent pour arroser les influents nécessiteux. Si tous les sénateurs et les députés étaient intelligents dans notre pays, cela se saurait, voyons ! Voyez seulement au plus haut niveau. Quand ils regardent bien notre président, tous les débiles de France et de Navarre se disent : « s’il y est arrivé, pourquoi pas moi ? ». Quant aux autres, ceux qui ont quelque chose dans la tête, ils préfèrent jouer dans la cour des grands et ne pas se mêler à tous ces attardés, bouffeurs de publicité, de paillettes et d’honneurs déshonorants. Voyez, vous et moi, qu’irions-nous nous salir l’esprit avec ces débiles et leurs électeurs alors qu’il y a tant de belles choses à regarder, de choses intéressantes à faire et de belle musique à écouter ?"

Une question, et une seule: ceci a-t-il été écrit avant ou après le six mai 2012 ?

1 commentaire:

  1. Situationniste,libertaire,révolutionnaire,ce Marondeau me paraît développer une analyse très fine de la vie publique .Une France morte,Naboléon le petit y est bien arrivé, lui ! La France molle nous attend, à vos pédalos ! Ce nouveau roman nous parlera-t-il de l'humain d'abord ?

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