Chronique du temps exigu (35)
Aujourd’hui, je devrais livrer une chronique qui ferait un sort
à un certain nombre de notions, de poncifs et de lieux communs concernant les
politiciens, les anglais et toutes sortes de gens étranges. Hélas, de triviales
occupations sont venues perturber le bel agencement d’une vie déjà un peu
désordonnée et donc nous laisserons de côté cette exégèse pour nous concentrer
une fois de plus sur les champignons.
Les graciles et omphalomorphes chanterelles d’automne viennent
de terminer leur saison et les lactaires sanguins rougissent encore les doigts
du mytilicole promeneur et quelques girolles percent ça et là sous les feuilles
d’automne.
Finis les cèpes, les bolets pied-rouge et les pieds-bleus, les
prairies ne se tachent plus de ronds de sorcières blancs où poussent les rosés
des prés.
Et aucune trompette-de-la-mort au nom si inquiétant et à la
saveur si pleine, qui en a trouvé ?
Alors, je vous parlerai aussi un de ces prochains dimanche de
livre de François Fierobe « La mémoire de l’orchidée » où il est
question de semperfixines, de javelines de Zénon d’Elée, de récurrines
et de l’octaèdre entropique de Sysiphe. Sans compter les flacons
jumeaux de Rabelais et le bureau des objets maudits.
On voit par là que, même quand on n’a pas le temps d’y penser,
il y a toujours des mots étranges et beaux à prononcer.
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