En vedette !

dimanche 9 juin 2013



Chronique du temps exigu (60)
Notre pays regorge d’individu(e)s que l’on s’en voudrait de nommer autrement que crétins. Notre pays –que dis-je ? – ainsi que tant d’autre pays non seulement circonvoisins mais même bien des pays fort éloignés. Des crétins –que dis-je ? – des abrutis, des balourds, des stupides, des bêtas, des benêts, des ânes bâtés, des ganaches, des jocrisses et autres personnages obtus ou bornés. Ils sont légions, certes, mais que serions-nous sans eux ? Que deviendrions-nous si tous ces idiots ne parsemaient pas notre paysage ? Je vous le demande et d’aucuns d’entre vous pourraient me dire que l’air serait plus pur si nous étions débarrassés de toutes ces engeances. Et là, je dis non, ils auraient tort de penser ainsi !
En effet, de quoi aurions-nous l’air si nous n’avions pas ces repoussoirs pour nous mettre en valeur, nous qui sommes si angéliques, raffinés, intelligents et distingués ? Qui nous remarquerait si tous étaient aussi cultivés et fins que nous le sommes ? Alors que telle la rose poussant sur le fumier, nous apparaissons dans notre splendeur et notre éclat !
Mais, et voilà où je voulais en venir, tous ces cuistres et ces bélîtres sont les guides qui nous montrent quelles voies il ne faut pas emprunter. Arrivés à la croisée des chemins, nulle hésitation, nul doute, nous savons qu’il ne faut pas les suivre, leur route n’est pas la nôtre. Ne les suivons pas, ils foncent tout droit vers l’autoroute de la bêtise, ils nous entraîneraient sur la voie royale de la sottise et de l’imbécillité. Pour autant, il ne suffit pas de faire le contraire de ce qu’ils font car la jobardise est spéculaire et les contraires s’attirant, le risque est de retomber dans l’ornière gauche en voulant éviter celle de droite. Il faut emprunter la voie étroite de l’entendement, de la compréhension et de la beauté. Ad augusta per angusta…
On voit par là qu’il ne faut pas toujours suivre les chemins qui mènent à Rome.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire