Voilà ce qu’aurait dit, le 6 mai, le Président de la République.
Terrible aveu de la première partie de cette phrase : l’Europe a bien des progrès à faire et nous sommes nombreux à le penser. Mais qu’est-ce que l’Europe en fait ? Un « machin » qui sert à donner des subventions à un certain nombre de gens qui critiquent les assistés tout en se faisant assister eux-mêmes, un « machin » qui paie grassement ses employés, leur attribue des privilèges généreux et des retraites tout confort, un « machin » régi par une constitution de 400 pages et heureusement encore s’agit-il d’un traité simplifié. Ah, quand les Institutions Européennes se parfument de simplifier les choses, la complexité est à l’horizon. Qui nous dira qu’il a déjà lu notre Constitution ?
En a-t-elle fait couler de l’encre, cette Constitution dans les journaux de France et d’ailleurs. Pour un certain nombre de grands médias, à l’époque du référendum, si vous votiez non au traité constitutionnel, c’est que vous étiez contre l’Europe. Alors que si vous vouliez simplement lire le texte pour lequel on vous demandait de vous prononcer, il fallait plusieurs heures de téléchargement sans être certain d’arriver au bout. Il fallait donc se contenter de textes prédigérés : en quatre feuilles on vous en résumait plusieurs volumes. De qui se moquait-on ?
Ces mêmes médias qui n’ont pas tiré la leçon de leur défaite annoncent maintenant que l’abstention ou le mauvais vote feront le jeu des souverainistes, des extrémistes ou des fascistes de tout poil. Alors que ce qui fait réellement leur jeu, c’est le libéralisme sans liberté de la droite et la résignation à un économisme dispendieux de la gauche. Au nom du pèze et du fric, ils capitulent devant le capital et ses privilégiés. Et un jour ils abdiqueront face au totalitarisme.
Dans ce sombre tableau, une lueur brille toutefois : dans certains villages, si vous allez voter le matin de bonne heure, vous avez quelque chance qu’on vous offre le café et les croissants. Et si vous assistez au dépouillement, il est permis d’espérer qu’on vous propose un apéro.
On voit par là que l’Europe, c’est pas l’amer à boire.
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