Et, à l’occasion du festival de Cannes, notre pays récupère son exilé fiscal de prédilection dans un rôle de décomposition, en un film quelque peu boudé par la gentry-people cannoise, ce qui lui donne le parfum de scandale nécessaire et suffisant pour se vendre par millions d’entrées dans des pays encore plus en voie de sous-développement que la France. Et pour ceux qui préfèrent la romance à l’aigre-douce, Mme Kidman a en magasin ce qu’il faut pour émouvoir les cœurs et les reins, un antibiopic sur une actrice promue en princesse dont le carrosse devint citrouille après une course à vive allure. N’est-il pas merveilleux que, pendant qu’on tue en Syrie, que l’Ukraine est dépecée, qu’on enlève au Nigéria et qu’on meurt dans les mines en Turquie, les marchands de bonheur à la petite semaine pensent à nous donner ce plaisir minuscule qu’est le spectacle des riches et des puissants dans leurs œuvres ?
On voit par là que lorsque la fin du monde arrivera nul ne s’en apercevra, nous serons au cinéma.
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