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dimanche 4 mai 2014

Chronique du temps exigu (104)


Dimanche dernier, c’était la fête des papes à Rome puisque deux papes furent canonisés par deux de leurs successeurs le même jour. Cela a donné lieu à une poignante cérémonie : devenir saint n’est pas rien, surtout post mortem.

Toutefois, je mettrai un bémol à l’allégresse générale en vous transmettant une observation de mon ami le professeur Papillon dont l’esprit scientifique toujours en éveil nous a déjà surpris à l’une ou l’autre reprise. Voici donc ce qu'il me déclara le mardi 29 avril :
« Cher ami, je profite de ce jour où les catholiques fêtent Catherine de Sienne pour noter deux choses importantes : la première est que cette sainte fut certainement fort bavarde puisqu’à l’école on n’arrêtait pas de lui dire vas-tu te taire, de Sienne ! La seconde est qu’il est bien beau de nommer du saint à tour de bras mais il y aura bientôt plus de saints dans le calendrier que de communes en France. Bien sûr, la sainteté est un emploi bénévole et non rémunéré mais on aurait pu profiter de cette arrivée massive pour donner un sérieux coup de balai dans le grenier de nos calendes déjà bien encombré par moult saints, bienheureux, martyrs, apôtres, séraphins, chérubins anges et archanges. D’autant plus que certains en profitent pour cumuler les attributions car l’on peut être saint et martyr ainsi qu’apôtre !
C’est ici que je voudrais intervenir auprès des autorités en charge de toute cette cohorte afin de proposer la désinscription de certains d’entre eux, particulièrement néfastes, du calendrier romain. Ma première proposition est de supprimer les saints mis en cause par le dérèglement climatique : Mamert, Pancrace et Servais, saints nommés de glace par la ferveur populaire. Bien qu’officiellement remplacés par Estelle, Achille et Rolande, ceux-ci se cramponnent à leur siège couvert de givre. Il y a aussi Saint Médard qui, s’il disparaissait du calendrier, permettrait à Saint Barnabé de prendre un repos paradisiaque bien mérité. Deux pierres d’un coup… Deuxième proposition, mettre à la retraite anticipée Saint Michel, cumulard bien connu : archange en chef, psychostase et psychopompe,  et célèbre pour la maltraitance qu’il exerce sur les dragons et les hirondelles. C’est lui qui oblige les fermiers à engraisser les propriétaires capitalistes en leur payant des fermages à la date du 29 septembre : plus de saint-michel, plus de gabelle ; plus de saint-michel, toute l’année des hirondelles ; plus de saint-michel, les dragons volent de leurs ailes ! Troisième proposition, et non la moindre, trouvons quelque dicton pour orner le jour où ces nouveaux saints seront fêtés, ceci avant que la malice populaire n’y glisse n’importe quoi en rapport trop direct avec le climat. Proposons, par exemple pour le 22 octobre : A la Saint Jean-Paul II, chauve qui peut, ne te découvre pas d’un cheveu !  Et pour le trois juin : A la Saint Jean XXIII, pas de chèque en bois ! »

On voit par là qu’il faut être râblé pour dire que science sans conscience n’est que ruine de l’âme !

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