-
Voilà, me dit-il, c’est pour le chenil, pas de
problème de ce côté-là.
-
Y en aurait-il d’un autre côté ?
ironisé-je.
-
Oui, un peu. Je ne devrais pas trop en parler.
Bon, mais ne le répétez pas, ce n’est pas non plus… enfin vous voyez. Oui, la
voiture, le propriétaire… enfin, il l’a vendue il y a six mois mais l’acheteur
n’a pas fait le changement de carte grise. Et pour le retrouver, ça ne va pas
être simple, l’ancien propriétaire, un nommé Robico, a disparu il y a quinze jours à peu près, la
veuve ne sait pas où il a mis les papiers. Voyez… Et puis, ce qui est bizarre,
bon… comment dire ? La voiture a été trafiquée, on ne sait pas si c’est
avant ou après la vente au dernier propriétaire. La suspension a été durcie, le
moteur gonflé, enfin le genre à en faire une petite bombe sur roues, le style
compétition. Pas étonnant de comprendre ce qui a dû se passer, le mec devait
rouler au moins à deux-cents pour avoir mis le véhicule dans cet état, d’après
les experts de la police scientifique. Voilà, c’est tout mais c’est bizarre de
retrouver le véhicule, juste une trace de sang sur le tableau de bord et
personne autour, ni mort ni vif ! Bon, le chien, lui, c’est autre chose,
il n’a sans doute aucun lien…
-
Oui, sans doute, mais c’est bizarre qu’il se
soit trouvé là…
-
Bon, enfin, voilà, je ne sais pas pourquoi je
vous raconte tout cela, c’est juste que ça m’intrigue. Allez, on verra bien.
Merci de vous être occupé du chien. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit,
n’hésitez pas, je ferai ce que je pourrai.
-
D’accord, merci. Au revoir.
Et nous partons, Molosse et moi, en direction du chenil départemental. L’endroit
est un peu tristounet, on entend quelques jappements et les animaux font des
gueules d’enterrement. Je rentre dans un petit hall où nous sommes reçus par
une aimable jeune fille qui se met en devoir d’examiner le chien. Elle est sans
aucun doute plus experte que le pompier de la veille car elle décèle d’une part
que le chien souffre de multiples contusions et d’autre part qu’il est porteur
d’une puce. Elle passe un lecteur de puce près du cou de l’animal puis vérifie
les données sur son ordinateur.
-
C’est un chien qui a été déclaré volé, me dit-elle,
son propriétaire s’appelle Robico, ajoute-t-elle en souriant, il habite à
Angoulême.
-
Tout est bien qui finit bien, alors, dis-je, il
va pouvoir retrouver son maître.
-
Je vais essayer d’appeler chez son propriétaire,
avec un peu de chance…
Elle cherche le numéro sur son ordinateur et je me mets à gamberger : y
aurait-il deux Robico à
Angoulême ? Pourquoi pas mais ce serait une sacrée coïncidence tout de
même.
-
Allo, je suis bien chez monsieur ou madame
Robico ? demande la caninière.
Il s’ensuit une conversation à laquelle je ne comprends pas grand-chose.
Cela dure deux bonnes minutes.
-
Bon, dit-elle une fois qu’elle a raccroché, ce
n’est pas simple. J’ai eu madame Robico, elle me dit que son mari a disparu
depuis plus de quinze jours et que ni son mari ni elle n’ont ou n’avaient de
chien. Si ça en tombe, ils ont cru qu’ils pouvaient se débarrasser du chien en
douce mais maintenant avec l’identification par puce…
(à suivre...)
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