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jeudi 4 septembre 2014

Le cabot de Fortunio (9)

J’arrive à la gendarmerie. Livron m’attend dans la cour, un papier à la main.
-          Voilà, me dit-il, c’est pour le chenil, pas de problème de ce côté-là.
-          Y en aurait-il d’un autre côté ? ironisé-je.
-          Oui, un peu. Je ne devrais pas trop en parler. Bon, mais ne le répétez pas, ce n’est pas non plus… enfin vous voyez. Oui, la voiture, le propriétaire… enfin, il l’a vendue il y a six mois mais l’acheteur n’a pas fait le changement de carte grise. Et pour le retrouver, ça ne va pas être simple, l’ancien propriétaire, un nommé Robico,  a disparu il y a quinze jours à peu près, la veuve ne sait pas où il a mis les papiers. Voyez… Et puis, ce qui est bizarre, bon… comment dire ? La voiture a été trafiquée, on ne sait pas si c’est avant ou après la vente au dernier propriétaire. La suspension a été durcie, le moteur gonflé, enfin le genre à en faire une petite bombe sur roues, le style compétition. Pas étonnant de comprendre ce qui a dû se passer, le mec devait rouler au moins à deux-cents pour avoir mis le véhicule dans cet état, d’après les experts de la police scientifique. Voilà, c’est tout mais c’est bizarre de retrouver le véhicule, juste une trace de sang sur le tableau de bord et personne autour, ni mort ni vif ! Bon, le chien, lui, c’est autre chose, il n’a sans doute aucun lien…
-          Oui, sans doute, mais c’est bizarre qu’il se soit trouvé là…
-          Bon, enfin, voilà, je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout cela, c’est juste que ça m’intrigue. Allez, on verra bien. Merci de vous être occupé du chien. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas, je ferai ce que je pourrai.
-          D’accord, merci. Au revoir.
Et nous partons, Molosse et moi, en direction du chenil départemental. L’endroit est un peu tristounet, on entend quelques jappements et les animaux font des gueules d’enterrement. Je rentre dans un petit hall où nous sommes reçus par une aimable jeune fille qui se met en devoir d’examiner le chien. Elle est sans aucun doute plus experte que le pompier de la veille car elle décèle d’une part que le chien souffre de multiples contusions et d’autre part qu’il est porteur d’une puce. Elle passe un lecteur de puce près du cou de l’animal puis vérifie les données sur son ordinateur.
-          C’est un chien qui a été déclaré volé, me dit-elle, son propriétaire s’appelle Robico, ajoute-t-elle en souriant, il habite à Angoulême.
-          Tout est bien qui finit bien, alors, dis-je, il va pouvoir retrouver son maître.
-          Je vais essayer d’appeler chez son propriétaire, avec un peu de chance…
Elle cherche le numéro sur son ordinateur et je me mets à gamberger : y aurait-il deux Robico à Angoulême ? Pourquoi pas mais ce serait une sacrée coïncidence tout de même.
-          Allo, je suis bien chez monsieur ou madame Robico ? demande la caninière.
Il s’ensuit une conversation à laquelle je ne comprends pas grand-chose. Cela dure deux bonnes minutes.

-          Bon, dit-elle une fois qu’elle a raccroché, ce n’est pas simple. J’ai eu madame Robico, elle me dit que son mari a disparu depuis plus de quinze jours et que ni son mari ni elle n’ont ou n’avaient de chien. Si ça en tombe, ils ont cru qu’ils pouvaient se débarrasser du chien en douce mais maintenant avec l’identification par puce…
(à suivre...)

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