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jeudi 11 août 2016

René-la-Science (10)



— En effet. Mais l’obscurité protégeait votre pudeur, ma chère Sylvie !
Nous éclatâmes tous deux de rire. Il s’était créé entre nous une connivence amusée.
— Vous allez revoir Michel, je suppose, reprit Sylvie.
— Oui, à moins que vous ne préfériez lui dire vous-même ce que vous venez de me dire. Si vous venez ce soir, même lieu, même heure, vous le trouverez. Mais je ne tiens pas à tenir la chandelle.
— Et on ne vous le demande pas. Dites-lui ce que je viens de vous dire, si vous le voulez bien et je vous en serai éternellement reconnaissante, dit Sylvie en riant. C’est quand même vous qui avez accepté de jouer les messagers.
— Bien, je ferai passer le message, je ne suis cependant pas sûr de convaincre votre soupirant d’en rester là.
— Je n’en attends pas tant de vous, la seule chose que je vous demande, ce de ne pas accepter une nouvelle mission de la part de Michel, mon soupirant comme vous dites si bien. J’ai apprécié de faire votre connaissance, je ne voudrais pas que nous nous fâchions.
— Ah Sylvie, j’aurais eu du plaisir à vous revoir, mais effectivement, je ne voudrais pas vous être désagréable. Je dois partir, je suis attendu par mes amis. Au revoir donc, dis-je.
— Au revoir donc, monsieur Fortunio, et bon séjour dans notre région. Mais à propos, vous n’êtes pas d’ici, d’où venez-vous ?
— Si je vous le disais, ce serait presque me trahir, Sylvie.
— Allons, allons, ne faites pas le nigaud…
— Je viens de Marmande et je passe quelques jours chez des amis, à côté du Blédard.
— Au revoir, Fortunio, c’est quoi votre petit nom ?
— Vous voulez tout savoir…
— … et rien payer, d’accord. Eh bien, gardez le votre petit nom et allez au diable. On se fait la bise quand même et au revoir, conclut-elle.
Je revins au Blédard. Colette et René étaient devant la porte de leur maison et discutaient avec une dame qu’ils me présentèrent comme une voisine. Elle était venue les trouver après mon départ, ils avaient repris un café en sa compagnie et ils partaient précisément se promener à trois. Je me joignis donc à eux. Il faisait une belle après-midi de début d’automne et les odeurs prenantes des sous-bois portaient à nos narines des promesses de champignons. La voisine, Josie, connaissait les bois et nous amena avec quelques détours astucieux vers des endroits seulement connus d’elle, à ce qu’elle prétendit. Mais effectivement, notre promenade fut agrémentée d’une belle cueillette de cèpes à tête noire. Pour un néophyte comme moi, le retour était enthousiasmant et il fut décidé de manger une bonne poêlée le soir même avec Josie, notre initiatrice.
(à suivre...)

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