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jeudi 25 août 2016

René-la-Science (12)



Là, j’éclatai de rire :
— C’est pas pour rien que je t’appelle René-la-science. Bon, je vais te raconter, mais je te recommande la discrétion absolue. L’honneur d’une dame est en jeu !
— Tu sais bien que je ne badine pas avec l’honneur des dames. Accouche…
— Bien, bien, on ne peut plus plaisanter ici. Alors voilà l’histoire, c’est très simple…
— Accouche, insiste René.
— Hier soir, nous sommes allés ensemble jusqu’à la ferme de ce monsieur Valin. Tu m’as montré les lieux, tu es reparti et je me suis couché presqu’aussitôt. J’étais bien endormi quand j’ai entendu soupirer les anges au rez-de-chaussée.
— Qu’entends-tu par « les anges » ? me demanda René avec un faux air ingénu.
— Ce que tu as entendu toi-même. Il y avait des locataires à l’étage du dessous et ils étaient en train de se reproduire.
— Et… tu as fait quoi ?
— J’ai écouté, puis je me suis recouché. Soit mes colocataires allaient se fatiguer tout seuls, soit, et là c’est plus pervers, tu m’avais monté un coup fumant, une mystification…
— Ah, non, je te jure que non. Je suis capable de bien des blagues, mais pour une fois, je n’y suis pour rien. Bon, la suite Fortunio, parce que je suppose qu’il y a une suite. La voiture c’était donc eux ?
— Ils avaient bien une voiture, mais ils sont certainement arrivés discrètement. Je me suis donc remis au lit, mais là, difficile de se rendormir…
— Tu avais une paluche qui te démangeait ? insinua René.
— S’il te plaît, s’il te plaît, tu deviendrais presque trivial, mon cher René.
— La suite, Fortunio…
— J’y arrive, c’est toi qui m’interromps avec tes grossières insinuations…
— LA suite, accouche…
— J’aime quand tu t’énerves, tu montre tes belles dents, lancé-je.
René prit un air excédé et je repris mon histoire :
— Donc, j’essayais de dormir et voilà t’y pas que j’entends arriver un véhicule, mais pas dans le genre discret. Je me mets furtivement à la fenêtre. Je vois un gros 4 x 4, un type qui en sort comme une fusée et qui entre dans la maison. Je n’ai pas le temps d’aller voir sur le palier qu’il repart en trainant par le bras une gonzesse à poil. Il la pousse sur le siège passager et revient dans la maison. J’écoute et j’entends deux claquements secs : deux bourre-pif. Le mec ressort de la maison et je reviens à la fenêtre. Il balance un paquet de vêtements à la nana, se met au volant et part aussi sec. Je ne pouvais que supposer qu’il y avait encore quelqu’un au rez-de-chaussée et je suis allé voir. Il y avait une chambre dont la porte était ouverte, par terre un mec à poil avec la gueule en sang.
— Ça t’a pas fait bander quand même, ricane René.
(à suivre...)

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