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jeudi 28 mai 2020

Appelez-moi Fortunio (68)


A ce moment-là, il entend que René appelle depuis le bas de l’escalier :
-          Oh Fortunio ! Tu veux du renfort ? J’ai pêché un joli poisson, moi aussi. Le mien est un mâle, de quel sexe est le tien ?
-          Je crois alors qu’on a attrapé un couple, la mienne est une femelle, une vraie morue ! Et nerveuse avec ça !
-          Dis-lui que son mec est sous la menace de mon flingue et qu’il est bien sage, ça pourrait la calmer, qui sait ?
Albert, toujours derrière prend la furie du bras droit par le cou tout en bloquant ses mains avec un genou :
-          T’as entendu ? Ton mec, il est bien sage, là en-bas. Alors, on va descendre gentiment pour participer à la conversation, il ne faudrait pas que tu manques ça ! En avant, dit-il en la poussant dans l’escalier.
Elle s’est calmée, Albert constate qu’elle s’est écorchée en tombant sur le plancher, sans gravité peut-être. En arrivant au rez-de-chaussée, elle a un mouvement de recul en voyant le flingue que brandit René.
-          Il est où ? Rugit-elle.
-          Pas d’inquiétude pour ton mec, je l’ai provisoirement enfermé dans les chiottes et, vu la grandeur de la fenêtre, je pense qu’il y est toujours. Je le ferai sortir quand tu seras calme et inodore, ma poulette !
On entend, à travers la porte une voix : « Je suis là, je suis là, Germaine ! ». Cela a pour effet de calmer la Germaine en question.
-          Maintenant, on va tous aller dans la cuisine pour discuter, déclara Albert. Et, eu égard à sa férocité envers moi, madame gardera momentanément les mains liées. Si elle se montre coopérante, j’envisagerai de la délivrer mais il faudra vraiment faire preuve d’une grande amabilité. Nous sommes réunis ici, madame, messieurs, afin de tirer au clair une sombre histoire de tentative de captation d’héritage. Je vais d’abord exposer les faits à la suite de quoi vous signerez une déclaration en bonne et due forme, reconnaissant que vous avez essayé de faire sombrer dans la folie, Daniel Rambaud, héritier légitime de son père adoptif…
-          C’est pas vrai, nous avons un testament, vous n’avez aucun droit d’être ici, on sait même pas qui vous êtes…, commence la femme.
-          J’attendais cette interruption et je vais tout de suite mettre les choses au point : nous sommes ici, envoyés par l’hôpital psychiatrique du secteur et avec le consentement parfait et éclairé de Daniel Rambaud. Si vous acceptez de signer une déclaration reconnaissant que vous avez cherché à égarer la raison de Daniel et si vous reconnaissez aussi que vous n’avez aucun droit sur la succession de son père, nous nous séparerons bons amis, enfin… presque ! Sinon, car il y a une alternative à cette première proposition, nous appelons l’hôpital psy qui se chargera d’envoyer la gendarmerie, il y aura enquête, vous aurez peut-être la chance de faire un peu de garde à vue et même de la prison ferme. Car, après vos manigances précédentes qui ont fait envoyer injustement Daniel en taule, ce serait un juste retour des choses, qu’en pensez-vous, mon cher La-Science ? Dit Albert en se tournant vers René.
(à suivre...)

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