Auditrices
et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Cette fois encore, je vais vous parler
d’un livre écrit par une auteure régionale et je l’ai découvert lors d’une
rencontre d’auteurs à l’Art Coffee Break à Marmande. Le titre du livre est
« A bout de force », c’est un recueil de nouvelles et il a été publié
en 2018 aux éditions Passion du livre.
Le
fil commun qui relie ces aventures que nous conte la narratrice passe à travers
les situations difficiles sinon insoutenables que vivent les personnages et se
déroule en nous montrant comment ils feront pour en sortir. Le terme de
résilience utilisé en quatrième de couverture est, peut-être et à mon avis, un
peu trop à la mode, je préférerais parler de personnages qui endurent et
trouvent l’issue pour perdurer. A un moment, ils ont un refus de ce qui leur
est infligé et ils trouvent la porte de sortie vers une autre manière d’appréhender
leur vie.
Je
ne vais pas tout raconter car ce sont quatorze nouvelles différentes, écrites
d’une belle écriture fluide, agréable à lire, souvent avec un suspense simple
et ingénieux et, s’il y a une morale à tirer, c’est celle de l’espoir qui reste
toujours accroché dans le coin d’une âme, même dans les plus terribles
épreuves.
Je
ne raconterai pas tout, loin de là, et donc je parlerai de l’histoire qui m’a
le plus touché et qui m’a beaucoup plu. C’est celle qui s’intitule
« L’arbre et l’enfant ».
L’enfance de Pierre, un jeune garçon, dont les
parents, d’une part à cause des obligations professionnelles du père et d’autre
part suite au désir incessant de la mère de voyager à travers la France, a
plusieurs fois déménagé sans rester plus de deux ou trois ans au même endroit.
Il a neuf ans et cette fois, ils arrivent dans une petite ville du Limousin. Le
père est nommé directeur du centre de loisirs local et ce n’est pas toujours
amusant pour Pierre de devoir passer ses
vacances au centre que dirige son père. Mais il y a un jardin, avec le fond si
mystérieux pour un enfant de cet âge. Et il peut bien en profiter car sa mère
est très occupée par Clara, la petite sœur. Et, dans le fond du jardin, un
arbre rustique et lumineux, au port tourmenté façonné par le temps et qui
serait un olivier plusieurs fois centenaire, un de ces arbres mystérieux qui
recueillent et distillent les secrets.
En
parlant de secret, il y a son frère Hugo, son frère jumeau qui est mort à huit
ans et dont la séparation est celle de la moitié de soi, dont la perte est
irréparable pour les parents. Anna Bourg laisse toujours le temps à ses
personnages de se dévoiler et, plus qu’un suspense, c’est une pudeur sensible
qui leur permet de dire les choses au juste moment. Elle ne plante pas ses
personnages dans le décor, elle les laisse venir et, doucement, se dévoiler.
Comment
retrouver l’absent ? Qui parlera maintenant à Pierre ? C’est l’arbre
magique, l’arbre au mille secrets qui lui montrera le chemin de la vérité et de
la sagesse. Mais, n’en n’ai-je pas déjà trop dit ? Je ne crois pas, il
faudra que je demande à mon arbre.
« A
bout de force » est un livre qui vous laissera une grande saveur d’espoir,
merci Anna Bourg.
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