Fort heureusement, on a bien l’impression que de nos jours il ne se passe rien de mémorable et encore moins de commémorable car, comme j’ai eu l’occasion déjà de le signaler, les années sont bien courtes et peinent à contenir tout le fatras des célébrations, fêtes et jours fériés en tous genres. On en est à se demander si l’on ne pourrait créer une journée vide de mémoire, de réminiscences, de souvenirs et de souvenances. Une journée où il ne se passerait rien et dont nul ne se souviendrait. Une journée sans saint à fêter et où l’on ne travaillerait ni ne se reposerait. On gambaderait insoucieusement, sans penser ni à la veille ni au lendemain et en croquant une carotte on s’écrierait : « Quoi d’neuf, docteur ? ».[1]
Ah ! Une journée sans déclamations, une journée sans grandeur d’âme, une journée avec juste du soleil et des papillons, de la pluie et des escargots, ou du vent, des feuilles et des oiseaux. Une journée mémorable quoique aussitôt oubliée en attendant la prochaine, une journée de calme, de tranquillité, d’équanimité.
On voit par là que les jours se suivent et ne se rassemblent pas.
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