En vedette !

dimanche 15 juin 2014

Chronique du temps exigu (110)


« Rien ne sert de courir, je veux mon steak à point ! »
Vous avez immédiatement deviné que cette saillie n’est pas du tout de mon cru mais de mon ami cap, gourmet émérite mais point exclusivement cannibale car il agrémente toujours son bœuf de larges portions de frites, elles-mêmes nappées de sauce tartare. Et il a l’habitude de rajouter que le problème n’est pas d’avaler une entrecôte d’une livre et demie mais que c’est ce qu’il faut boire de Madiran pour la faire passer. Vous aurez compris que cap est un bon vivant. Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est qu’il est venu me trouver en vue de me supplier de ne rien dire au sujet de la coupe du monde de la Fifa qui se tient en ce moment au Brésil. Et de ne pas me gausser des supporters en claquettes vautrés devant leurs écrans, de ne pas pourfendre ceux qui se gavent d’oseille en usant et abusant de la docilité et de la stupidité des sportifs en chambre et surtout de taire tout ce que je pourrais penser des méthodes brésiliennes, russes ou chinoises pour satisfaire la mégalomanie de quelques dirigeants.
Il ne sera donc aucunement question de sport mais seulement de végétarisme dans cette chronique. Car en effet, si mon ami cap est capable d’engloutir à lui tout seul une pièce de bœuf grande comme la main d’un mégalochire quand il est à terre, il est strictement végétarien lors de ses voyages en bateau. Au point même de ne pas se nourrir de poisson qu’il pêche néanmoins en abondance mais qu’il fume ou met en boîte sur son esquif. Mais pas au point de se priver d’œufs car il a un élevage de gallinacés sur son navire, soigneusement installé dans un coin, ce qui lui permet d’obtenir des œufs de forme tronconique et aurait certainement plu au grand Christophe Colomb à l’époque où il découvrit le nouveau continent.

On voit par là qu’à ce propos, j’aurais pu être tenté de parler du Brésil.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire