Oreilles
attentives de Guyenne et Gascogne, bonjour. Et voilà la suite des anonymes de
la Saint Anthelme, cette histoire de Céline Carmentran.
Celles que je trouve toujours très
drôles ce sont les femmes qui d'un coup se retrouvent complètement dépassées
par leurs achats, vous savez celles qui ont commencées par une petite
pochinette de rien du tout et qui brusquement adoptent une démarche de
funambule tellement qu'elles croulent sous le poids de leurs trouvailles! Je
lève les yeux au ciel, toujours pas de pluie. Je remarque une dame au dernier
étage d'un bâtiment, accoudée à la rambarde de son balcon. Elle regarde le
Monde passer, elle aussi. Elle a mis des plantes vertes et des moulins à vent
partout sur sa terrasse, mais je crois qu'il n'y a que moi pour admirer tout
cela... Quand je reviens sur terre il y a deux jeunes amoureux qui ne doivent
pas dépasser les 16 printemps... Je suis prête à parier qu'ils ont raconté à
leurs parents qu'ils allaient à la bibliothèque ! Ils me font sourire avec leur
manière timide de se tenir par la main, comme si c'était puni par la loi. Bon
il est temps d'aller manger, tout le monde (pigeons compris) a déserté. Me
voilà en terrasse Messieurs Dames ! Je demande à la première serveuse que je
trouve s'il est encore possible de manger en cette heure tardive. Elle doit
être nouvelle je pense car je vois que je l'angoisse une peu. Elle a les
cheveux très courts et déborde de gentillesse, son sourire est poli et je vois qu'elle
se donne du mal pour faire tout comme il faut. Entre dans la danse un jeune
garçon qui, je pense, vient en renfort. Je comprends de suite qu'il connaît la
maison. Il a des airs de jeune branché décontracté, limite globe-trotter. Il
remarque immédiatement mon cahier ouvert et mon stylo prêt à écrire... il est
énergique et souriant. Il me parle de mon tatouage au bras bien avant le menu
du jour et me raconte spontanément qu'un ami à lui est tatoueur. Pour la petite
anecdote ce dernier eu la maladresse de tatouer deux fois la même date de
naissance sur le corps d'un jeune fille qui souhaitait la sienne et celle de
son compagnon. Heureusement donc, puisque la dite jeune fille est revenue
1 mois après pour le remercier de sa maladresse, le couple venait de se séparer
et le pire avait donc était évité! Bref, revenons un peu à nos moutons et
surtout à cette fantastique bavette, un délice. Je tiens aussi à vous parler un
peu de certains spécimens ici présents. Le vantard tout d'abord. Celui qui se
tient comme s'il était dans son canapé et qui raconte à qui veut bien
l'entendre qu'il a conduit six Boeing 747 avec ses pieds et sauvé quatorze
belles femmes de la noyade dans le port de Saint-Tropez. Sérieusement. Ces gens
sont vraiment constitués comme nous ? Je veux dire cérébralement parlant?...
N'oublions pas également LE sale con de terrasse qui bien sûr trouve toujours
le café trop froid, le service trop long, le vent trop fort et SA table trop
bancale...Et évidemment c'est celui qui s'installe juste à côté! Je ne sais pas
pourquoi ce genre de type trouve toujours le moyen de faire ses remarques bien
fort pour que toooooooooooous le monde entende, et à peine sa phrase terminée
il affiche un grand sourire de vainqueur en cherchant tout autour de lui
l'acclamation du "public". Comme si toute l'assemblée allait se lever
en faisant une grande Ola générale en hurlant "Ouaiiiii !!!Bien dit
Michel! Et pour Miche Miche HIP HIP HIP!!!!" Moi en tout cas je me suis
régalée! J'aime les gens d'ici, j'aimerais passer toute ma journée à écrire sur
ma petite table ronde. Dans mon petit coin, ici je vois tout le monde. La
dame à ma droite qui me voit écrire en mangeant pense que je suis critique
culinaire, elle vient de le dire à sa copine. Alors je rigole. Il y a des
filles dans des minis robes, ou des minis robes dans des filles ça dépend
comment on analyse la surface couvrante du tissu... J'ai perdu ma petite
serveuse aux cheveux courts. La terrasse est pratiquement vide maintenant. Le
jeune serveur de tout à l'heure est aux petits soins et rigole à chacune de mes
commandes! Il me dit avec son sourire "j'ai l'impression de servir une
enfant". Suis-je vraiment la seule à boire de la limonade? N'y a-t-il que
moi pour ne pas aimer les ananas parce qu'ils sont durs à manger ? Et oui…je
l'avoue je bois encore du chocolat après le repas parce que le café c'est pour
les grands... Il me fait rire ce serveur, avec ses cheveux qui dansent dans le
vent il tourbillonne comme une feuille entre les tables. Il porte des lunettes
mais il a tellement les yeux rieurs qu'on les oublies totalement. Quand on le
regarde faire on a l'impression qu'il est né ici, au milieu des tables et des
menus du jour. Il est à l'aise avec n'importe qui et avec n'importe quoi dans
les mains. C'est un magicien de la commande. Il joue avec son plateau et jongle
avec ses tickets. Il me parle de son arrière-grand-mère, décédée il y a deux
jours, et de la vie qui continue. C'est un enfant lui aussi, mais il sait
comme moi comment la vie doit être vécue. Il dit qu'il joue de la musique,
qu'il s'appelle Cédric et que mon blog est une super idée! L'heure a tourné
sans que je m'en rende compte, il finit son service lui aussi. Encore de belles
rencontres aujourd'hui...Avant de partir Monsieur Cédric, n'oubliez jamais
ceci: L'essence même de la vraie vie restera toujours dans le chocolat au lait
et les sourires enfantins... Merci mon ami et au plaisir de vous revoir.
Voilà,
c’est fini et c’est une vraie histoire. Merci Céline Carmentran.
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