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jeudi 12 février 2015

Le cabot de Fortunio (32)

Je reprends l’écoute du chauve dont la calvitie brille comme une boule lumineuse :
-          Martine Grebier, une œuvre originale, sincère, majestueuse et sans concession. Esquisses et lignes, un titre en pleine adéquation avec son Art. Dans ses grandes compositions, elle résout absolument l’opposition horizontal – vertical par l’introduction de surfaces inclinées, de surfaces dissonantes et à la structure statique architectonique. Ici, l’équilibre de la surface plane ne joue qu’un rôle de moindre importance…
-          C’est que de la citation, me souffle encore QdC.
-          … forme une partie de l’espace périmétrique et la construction doit être considérée plutôt comme un phénomène de tension que comme un phénomène de rapport de surfaces…
Me voilà bientôt dans le cirage et je m’éclipse discrètement vers une salle où je suis tout autant écrasé par ces phénomènes de tension périmétrique. Je me glisse illico vers une salle plus petite, nommée Varia, où je découvre une peinture plus accessible à ma compréhension, même si le modernisme y est toujours de mise. Un ou deux petits tableaux saisissants qui me rappellent un tableau de Nicolas de Staël puis tout au fond, une seule œuvre presque figurative qui attire mon attention, une jeune fille stylisée, qui semble fuir qui sait quoi… je me promets de revenir m’y intéresser et je rejoins le groupe médusé devant lequel Boule-de-billard vient de placer sa péroraison en proposant à la cantonade de s’emparer d’une coupe de liquide à bulles en vue de trinquer. Des plateaux circulent et QdC se penche sur moi.
-          Maintenant, dites-moi : c’est vous le plombier-mystère qui a mangé ma part de tartiflette l’autre jour ?
-          Ah ! Si vous le dites, cela ne peut qu’être vrai. Donc, si je me suis permis de vous ôter la tartiflette de la bouche, alors pardonnez-moi si je m’excuse.
-          Vous êtes tout pardonné, j’étais invitée et c’est moi qui ai fait faux bond…
-           La tartiflette état excellente et que dire du Chignin-Bergeron… !
-          C’est bon, n’aggravez pas votre cas quand même. Vous êtes éleveur canin ?
-          Pas vraiment mais en quelque sorte, éludé-je.
-          Bien, on verra cela plus tard. Trinquons tant qu’il en est encore temps et dépêchons-nous d’attraper des petits fours. La littérature dutritélienne, ça creuse, surtout après une après-midi d’entraînement.
-          Vous vous entraînez à quoi ?
-          Devinez…
-          A la calotte coinchée ? Je vous ai vue à l’entraînement…
-          Meuh non, sot ! Je suis basketteuse.
-          Vous avez le gabarit, je suppose…
-          Trêve de mondanités. Vous vous êtes éclipsé tout à l’heure, comment trouvez-vous cette expo ?
-          A franchement parler, je n’y connais rien, d’une part, et je suis plutôt un béotien dans la partie. Ces grands tableaux me foutent le frisson. Par contre…

-          Par contre ? Fait une voix derrière moi.
(à suivre...)

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