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dimanche 8 mars 2015

Chronique du temps exigu (146)

La politique n’est pas un métier, elle est un art. Et force est de constater que tous les artistes, en cette matière particulièrement, ne créent pas des chefs-d’œuvre, loin s’en faut. Certains se complaisent même dans la production de navets : à croire que leur plus cher désir est de ne surtout point passer à la postérité… bien que le contre-exemple soit aussi une manière de marquer son époque. On dirait même que le quinquennat en cours autant que celui qui a précédé aient permis une débauche de ce légume à tous les niveaux. En effet, si le président et ses sbires sont en première ligne dans les mass-médias, les élus de base font tout ce qu’ils peuvent, non pour se hisser mais pour se laisser dégringoler au même niveau et l’on a même dans les plus petites communes certains politiciens qui peuvent en remontrer aux plus grands élus nationaux sur le plan de la nullité. Malgré bien des dépenses somptuaires, malgré un étalage de subventions en tous genres, on ne voit guère poindre quelque œuvre impérissable à l’horizon : Pour eux, Phébus est sourd et Pégase est rétif…[1]
Pourquoi donc cette incapacité à produire de la belle ouvrage, me demanderez-vous ? La raison en est simple : un peintre qui réalise un tableau ne doit pas s’encombrer de quoi que ce soit d’autre, il porte son regard sur son œuvre uniquement. A l’instar du Président De Gaulle déclarant que la politique de la France ne se fait pas à la corbeille (ce qui a une autre allure que de déclarer : « La Bourse, j’en ai rien à cirer », comme Madame Cresson). En disant cela, il montre qu’il fait de la vraie politique, ce que ne font plus nos actuels dirigeants qui ne gouvernent plus mais agissent en gestionnaires de la chimère nommée Crise. Ils veulent se faire passer pour des économistes quand ils ne sont que des boutiquiers au service des puissances de l’argent et de leurs privilèges.
Ces économistes de bazar (mais l’économie n’est-elle rien d’autre qu’un grand bazar ?) n’ont plus de tenue, plus de répondant. Voyez par exemple l’affligeant « Cass’toi pov’con » là où un autre aurait répondu, prenant de la hauteur en quelque sorte : « ça m’en touche une sans faire bouger l’autre… ». Voyez aussi le petit homme sur son scooter et sous son casque : ne manque-t-il pas d’envergure là où Giscard accrochait le camion du laitier à l’heure du laitier, avec une Ferrari et en compagnie d’une actrice ?
On voit par-là que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient et on ne sait plus si c’est de l’art ou du cochon.





[1] Un autre art, l’Art Poétique…

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