Qu’est-ce à dire ? Ce sont aujourd’hui les patrons et les
directeurs des ressources humaines qui sont en danger de pénibilité, suite à
l’application de la loi. Peut-on imaginer ces malheureux face à la dure réalité
des embarras administratifs et technocratiques ? Devront-ils acquérir des
fauteuils spéciaux anti-pénibilité ? Des stylos ultralégers et qui
glissent seuls sur le papier ? Foin de ces railleries, il me faut bien
reconnaître qu’une loi sur la pénibilité pondue
par des élus, préparée par des fonctionnaires et cuisinée par des technocrates
ne peut qu’indisposer des estomacs de bureaucrates. Pendant ce temps-là, les
ouvriers peuvent continuer à ramer…
Il semble donc qu’il soit difficile (pour ne pas dire
laborieux !) de définir – légalement et scientifiquement s’entend – la
pénibilité au travail. D’abord parce que l’on peut se demander qui n’a pas un
jour trouvé pénible de travailler. Ensuite
car ce sont souvent ceux qui en foutent le moins qui se plaignent le
plus. Il faut donc trouver une solution et je vais me faire le relais de la
proposition de mon ami Ral, pardon de l’amiral, toujours plein d’imagination,
de bon sens et d’idées avisées. Ce dernier, ne l’oublions pas, est à l’origine
d’une trouvaille géniale, l’énergie scolaire qu’il fut le premier à capter et à
utiliser.
La suggestion de mon ami cap est donc la suivante : si on ne
peut définir une chose en elle-même, on peut bien souvent la définir par son
contraire. Par exemple, la mort se définit fort bien comme étant l’absence de
vie ou encore la richesse qui se définit par l’absence de pauvreté. Donc,
dit-il, s’il est délicat voire impossible de définir et de compenser la
pénibilité, on peut tenter des savoir ce qu’est la non-pénibilité : il suffit de recenser les petits travaux
tranquilles et surtout les travailleurs tranquilles, ceux pour qui le travail
est un plaisir, une joie et qui s’en acquittent sans coup férir. Il est donc
parti visiter les lieux de travail les plus variés mais nulle part il n’a
encore trouvé ce genre de travailleur. Il cherche encore et envoie
régulièrement de ses nouvelles.
On voit par-là que la non-pénibilité ne se définira pas sans
peine.
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