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jeudi 14 mai 2015

Le cabot de Fortunio (45)

-          Plus simple si tu veux. Mais en général, c’est beaucoup de fric, si tu comprends ce que je veux dire…
-          Je n’avais pas pensé à ça, bien sûr.
-          Voilà, c’est tout ce que je peux te dire pour le moment. Le point le plus intéressant, c’est que les milieux autorisés, pour reprendre l’expression, ne se désintéressent pas de l’affaire. En gros, ils ne veulent pas marcher sur des œufs et surtout pas faire une omelette…
-          Sans commentaire.
-          Non, inutile. Bon, maintenant notre histoire Sameli, Adso & Cie : le camion appartient à un gars qui a plusieurs animaleries en région parisienne. Evidemment, on ne peut pas savoir où il a déposé son chargement mais l’enquête a démarré et on a mis les collègues là-haut sur le coup. Il n’y a plus d’urgence du côté de Sameli et il vaut mieux enquêter discrètement, les laisser jouer leur jeu et les coincer quand on aura vraiment des biscuits pour se lancer dans une perquise. Mais je crois qu’on tient une bonne affaire. Bon, les petits trafics de fumette ou bagnoles ou autres, c’est rien ça. Mais le trafic de clébards, ça fait un bout de temps qu’on cherche sur la région, à cause d’un tas de disparitions inexpliquées…
-          Quand je pense… ma Flèche, si le gars Adso n’avait pas capoté, elle serait dans une de ces cages, bordel !
-          Ah sûr, le mec a dû voir ce clebs et le charger dans sa caisse, y’a pas de petit profit…
-          Va falloir que je lui explique, à elle, elle peut m’être reconnaissante…
-          Et à ceux qui t’ont un peu forcé la main, une certaine nuit. Allez, je te laisse, c’est pas que je m’ennuie mais j’ai à faire. On se tient au courant pour ta copine Eliane. Ciao !
Il raccroche, je raccroche, nous raccrochons. Je suis impatient d’en savoir plus mais inutile de rappeler François, je sais que dès qu’il aura quelque chose, il appellera.
Donc, je passe une après-midi languissante, heureusement qu’il y a le boulot pour me prendre la tête. Mais la soirée me paraît longue, longue. Je passe une nuit agitée et pleine de rêves. Puis le matin arrive, puis la matinée de boulot. Ensuite l’après-midi et enfin, le soir, François appelle.
-          Bon, mon Fortunio, ça y est, on a un contact. Mais c’est pas la joie, on a affaires à des crapules qui veulent une rançon…
-          Combien ?
-          Je te dirais bien de dire un chiffre mais j’ai pas envie de jouer. Dix millions…
-          D’Euros ?
-          On parle plus en francs, de nos jours, mon pote…
-          Et alors ?
-          Ben, qu’est-ce tu veux que je fasse ? J’essaye de négocier…
-          Et le gouvernement dans tout ça ?
-          Attends, j’ai eu un contact mais il est bien précisé de ne pas mêler le gouvernement ni la police ni qui que ce soit à tout ça…
-          Ouais. Et tu négocies sur quelle base ?
-          Cinq-cents mille, j’ai annoncé…
-          Et ton contact, il a dit quoi ?
-          Rien, lui c’est un contact, il transmet…
-          Et tu vas filer tout ce fric ?

-          Ben, j’sais pas, il fallait bien dire quoqu’chose…
(à suivre...)

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