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jeudi 7 juillet 2016

René-la-Science (5)



— Mais plusieurs femmes peut-être…
— Fortunio, j’aime bien ton humour, mais jusqu’à un certain point seulement. Je vis avec une gentille nana, mais je suis pas amoureux d’elle. Sylvie, c’est vraiment l’amour de ma vie. Elle est mariée avec un gros con, le Roger que t’as eu l’occasion d’entrevoir. Je sais pas comment il a fait pour la draguer. Il l’a épousée, il lui a fait deux filles, il la trompe quand il veut mais il n’accepte pas qu’elle lui rende la pareille. Tout au moins quand c’est avec moi. De toute façon, elle va le quitter.
— Il n’a pourtant pas l’air décidé à la laisser partir.
— Lui non, mais elle va devoir se décider. On partira ailleurs s’il faut, mais elle va le quitter.
— D’ailleurs tu pourrais faire quelque chose pour moi…
— Doucement, je suis en vacances ici, pas en mission.
— Justement, tu es en vacances. Tu pourrais aller la voir demain matin de ma part pour lui dire qu’elle doit absolument décider de quitter son gros con de mari.
— Houlà, pas si vite ! Sers-moi un autre coup à boire. Ne compte pas sur moi pour jouer les entremetteurs, c’est pas dans mes cordes. Et puis je ne la connais pas, ta Sylvie.
— Je vais tout t’expliquer, tu vas voir, c’est très simple et tu auras le plaisir de t’être rendu utile.
Je ne relevai pas cette pointe d’ironie, cela commençait à m’amuser énormément, j’étais bien réveillé et cela sentait un peu l’aventure. Après tout, j’étais en vacances.
— C’est tout simple : Sylvie tient une boutique de fleuriste, c’est le magasin de sa belle-mère, centre ville. Demain matin, c’est dimanche…
— Tu as vu l’heure ? Il est deux heures du matin, on est déjà dimanche !
— Bon d’accord, concéda Michel, en début de matinée il faut que tu t’arranges pour lui parler sans que sa belle-mère t’entende…
— Comme tu dis c’est tout simple !
— Ne m’interromps pas tout le temps. Tu dis à Sylvie que tu viens de ma part, elle va bien se démerder pour que tu puisses lui parler discrètement. Tu lui diras qu’il faut qu’elle introduise rapidement une demande de divorce. Je lui trouverai un avocat et une autre maison, à l’extérieur de la ville, où nous pourrons vivre avec ses filles. Tu lui diras que c’est à prendre ou à laisser. De toute façon, avec Magali, ma compagne, c’est comme fini, je suis libre.
— Tu peux lui téléphoner pour lui parler de cela, tentai je d’objecter.
— Si je téléphone chez elle, je risque de tomber sur une de ses filles ou sur son mari. Si j’appelle au magasin, ça sera la belle-doche. Et sur le portable, elle ne répondra pas.
— Téléphone d’une cabine, ou en numéro masqué, ou que sais-je…
— Non, c’est sûr, elle raccrochera. Bon alors, le magasin est sur la place Décorat, centre-ville. Ça s’appelle « Les Fleurs de Ninon », tu peux pas te tromper.
(à suivre...)

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