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Bofff, à deux heures du mat’, ça passe
mais c’est un peu gros… Donc, Rosa lui dit, après lui avoir donné un sérieux
coup de main cette semaine-là, qu’elle va rester encore un peu car il n’est pas
bon qu’il travaille seul. Elle ne veut nulle rémunération, sera logée et
nourrie aux bons soins de ses amis. Notre jeune homme, maçon de son métier,
s’étonne, fait mine de tenter de comprendre : elle dit avoir besoin d’un
break, de se changer les idées. Mais si cela importune franchement le jeune
homme, maçon de son métier, elle ne s’imposera pas mais tout de même…
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Et le jeune couillon, maçon de son métier,
tombe en extase chantant Alléluia ! coupe René en vidant la troisième
bouteille dans les verres.
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Voilà qui est à peine exagéré, mon cher
la-Science. Notre JHMDSM, passe-moi l’acronyme mais il faut que j’abrège, passe
ainsi près de trois mois dans un mélange de doute et de félicité : certes,
il est amoureux et ce n’est rien de le dire, bien sûr la demoiselle est pleine
d’attentions amicales à son égard, toutefois notre JH et cetera ne sent jamais
le moment opportun pour se déclarer. Jusqu’au jour où…
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Ah quand même !
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Oui, quand même il se décide, un soir où
ils vont à une fête où ils sont conviés avec leurs clients et amis. L’occasion,
l’herbe tendre, quelques verres de bon vin et un slow langoureux…
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Elvis, Love me tender ?
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Un peu vieux jeu, tout de même !
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Les Stones, Angie ?
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Non, ne cherche pas, un truc des Manhattan
Transfer…
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Oh ! Je vois, jolie romance
ironique ! Wapadapadam, play encore, more and more… ah ah ah !
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Bon, notre jeune homme se déclare. Elle ne
veut pas rompre le charme et se laisse conter fleurette. La chanson se termine,
une autre reprend et ils continuent à danser jusqu’à ce que la musique s’arrête.
Ils s’enlacent, elle l’embrasse langoureusement sur les lèvres puis,
abruptement lui dit bonsoir, le laissant planté là. Il revient vers ses
pénates, la tête en feu et le cœur plein d’amour.
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Waouh ! Il arrivera à
s’endormir ?
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Mais oui, avec son bonheur à fleur de
rêve ! Et il se réveille le matin plus joyeux que jamais, il prend sa
petite voiture et part acheter un bouquet de roses chez le premier fleuriste, à
vingt kilomètres, quatre croissants et fouette cocher ! Le voilà de retour
dans la maison en chantier où il a sa kitchenette et que trouve-t-il sur sa
machine à café ?
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Un paquet d’arabica moulu…
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Meuh non, sot ! Une enveloppe avec
son prénom et dans l’enveloppe, une lettre d’adieu, sans explication et qui se
finit simplement par : un jour,
peut-être.
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Et les fleurs, alors ?
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Jetées du haut du pont dans la vaste
rivière…
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L’amour s’écoule comme cette eau des
montagnes… L’amour s’en va, Comme la vie est lente Et comme l’espérance est
violente… Et en attendant ce jour, Zangra, heureusement que Christelle est
passée par-là sinon tu serais en train de te morfondre dans quelque cave
sombre ! Bon, on va devoir se pieuter si on veut se lever demain. Juste
une chose : le vrai prénom de cette jeune fille, sa photo peut-être ?
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Ni l’un ni l’autre, j’ai tout dit et ne
dirai rien de plus, répond Albert. Tu as su me faire parler, bravo, mais ce qui
est secret le restera.
(à suivre...)
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