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dimanche 4 août 2019

Chroniques de l'été (5)


Passant

Ainsi que la vague qui secoue les flots
Pareil au coup de vent que pousse l’ouragan
Ainsi que la lame qui use le fourreau
Je suis comme la flèche en plein midi volant

Et seul un dieu vivant, du doigt, peut l’arrêter
La vie me traverse, le temps me transperce
Je glisse sur les heures et mes jours sont comptés
Car je suis à la fois le crible autant que cerce
La feuille et l’écorce, le manche et le marteau
Je cours sur la braise qui s’éteint sous mon pied
Je suis sans armure, je n’ai plus de couteau
Abandonnant casque, pavois et bouclier

Je brûlerai ma vie et tous mes beaux vaisseaux
Mon âme sur l’azur se répandra dans l’air
Et ma voix se perdra dans le chant des ruisseaux
De passage j’étais, je rejoindrai l’éther.
© Pierre Jooris, 2017.


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