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dimanche 24 août 2014

Chronique du temps exigu (119)


Nous voilà partis pour quatre années de commémorations : la première guerre mondiale dite grande a débuté il y a un siècle et notre président n’en peut plus de gerber, de croiser les doigts et de se faire accoler. Fort heureusement pour lui, le quinquennat en cours se termine en 2017, ce qui lui permettra d’éviter les funestes séquelles des festivités plus grandioses encore qui commémoreront le traité de Versailles en 2018.
Notons au passage la judicieuse disposition des dates de la fin des deux dernières guerres qui ne coïncident avec nulle autre date de jour férié ou autres vacances.
Toutefois, pour pouvoir se remémorer encore et encore, on crée aussi des historiaux et des mémoriaux que l’on inaugure, améliore et enrichit. Jamais nos mémoires ne furent autant sollicitées, jamais la remembrance ne fut si prégnante.
Plus le temps passe, plus l’on commémore le passé, plus on célèbre le futur et moins on regarde le présent en face. Et pourtant, le présent est riche de possibilités et ce n’est rien de le dire : on ne parle pas assez de ces héros à la petite semaine (de 35 heures) que sont les salariés qui ont réussi à s’accrocher à leur emploi salarié pendant un nombre considérable d’années et ceci sans discontinuer, sauf cas particuliers. Et ce qu’il y a de plus merveilleux c’est qu’un nombre non négligeable d’entre eux font valoir leur droit à une médaille d’argent, de vermeil, d’or ou de grand-or sans avoir obligatoirement fourni un travail réel. Et c’est bien normal car une médaille, fût-elle du travail, ne sert pas à décorer des idiots qui auraient fourni des années de labeur acharné et néfaste mais des salariés intelligents qui ont réussi à perdurer obstinément sans coup férir. On ne va tout de même pas attribuer des médailles du travail à titre posthume, que diable !

On voit par-là qu’on ne peut pas avoir le labeur, l’argent du labeur et le revers de la médaille.

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