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jeudi 23 octobre 2014

Le cabot de Fortunio (16)

Le chien se tient piteusement sur le seuil de la porte mais je tiens à lui faire comprendre que je lui en veux. Si je ne prends pas des mesures énergiques, ce clébard va me pourrir la vie. Mais quelles mesures énergiques ? D’abord, je vais aller chez un véto pour le faire ausculter. Je prends l’annuaire et j’appelle celui de Vézeral qui accepte de me voir le chien si je m’y rends tout de suite. En avant, me voilà sur la route de Vézeral. Le véto est un gars sympa à qui je raconte brièvement mon histoire. Il ausculte le chien. Les traumatismes sont sans gravité, il fait quand même une piquouze d’un machin en flacon et m’extorque une somme rondelette en me conseillant d’acheter un bouquin sur l’éducation des chiens ou de faire appel à un comportementaliste, d’après lui les blessures physiques guérissent plus facilement que les traumatismes psychologiques. Ça, je peux le comprendre.
Je vais donc faire un tour en ville mais je ne trouve rien sur l’éducation des chiens et je reviens à la maison. Et là, il me vient une idée de génie : téléphoner à Méva, mon vieux copain Enguerrand Mevano. Lui saura me dire quelque chose, il est éleveur tout de même ! Il est enchanté de me parler et cela l’amuse beaucoup. Il n’a pas envie de se mettre à causer au fil et m’invite à manger chez lui le lendemain. Il présentera ses cadors, Othello et Desdémone, à ma Flèche et il affirme que la rencontre sera bénéfique pour tous, moi compris.
A peine ai-je raccroché, un break bleu arrive dans ma cour : la volaille marmandaise en la personne de Livron. La Madame guenon l’a appelé pour lui faire une relation à sa manière de notre entrevue et pour lui suggérer de surveiller ma manière de gérer le cabot. Le style glisser des peaux de bananes, ça doit être son fort à cette chieuse. En fait, ma relation à ma manière amuse assez Livron qui n’était pas venu pour cela mais pour me raconter l’avancée de l’enquête. Un expert est venu de Bordeaux, il estime que, vu l’état du véhicule, l’accident a dû se produire à une vitesse nettement supérieure à 200 km/heure. Pour le reste, tout a été ramassé et envoyé au labo mais il y a peu d’espoir d’en sortir quelque chose. La voiture aurait bien été vendue mais ils ne savent pas à qui, pas encore me dit-il. Grosso modo, il ne sait rien de plus que ce matin et c’est moi qui lui donne du grain à moudre en lui parlant d’une part du Robico propriétaire-fantôme du chien et d’autre part de l’aventure de Bretonet. Pour lui, il n’y a pas grand-chose à pêcher chez Bretonet –quoique…- mais côté Robico, voilà qui l’intéresse et qui l’intrigue. Il s’en va en me promettant de me tenir au courant.


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