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Ton chien est magnifique, me dit Méva, mais
Snotenberg ou pas, il faut que tu l’éduques sinon tu vas te faire marcher sur
les pieds. Bien sûr, c’est ton problème mais si tu veux te sentir bien avec ton
chien et que lui aussi se sente bien avec toi, il faut que chacun trouve sa
place. Le chien est un animal de meute et si c’est toi le chef, il n’en sera
pas frustré si –et seulement si – tu assumes ton rôle. Le chien ne demande pas
d’affection, il est en recherche de reconnaissance. Et si tu n’assumes pas ton
rôle de chef de meute, il n’en sera pas plus heureux. A toi de choisir… Je te
donne un conseil : éduque ton chien, tu as plusieurs possibilités. La
première, c’est de payer quelqu’un pour cela, la solution bourge. La seconde,
tu vas chaque semaine dans un club et vous apprendrez tous les deux à vivre
ensemble.
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Franchement, ça me gonfle d’aller faire le
pingouin tous les dimanche matin, j’ai autre chose à faire…
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Tu fais cela pendant quelques mois, le temps
qu’il faudra. Tiens, je te propose un truc : tu restes ici ce soir, je
t’offre le gîte et le couvert, cela va de soi, et demain matin nous allons
ensemble au club canin de Mussidan. Tu verras ce que c’est, on fera comme si tu
étais un nouveau, même si tu vas ailleurs ce n’est pas un problème. Mais au
moins tu ne pourras pas dire que tu ne sais pas ce que c’est. Alors, ça
marche ?
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Allons, je boirai donc la coupe jusqu’à la lie,
réponds-je sans réfléchir.
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Ah non, me répond le Méva, tu passes la soirée
avec nous mais je ne regarde pas la coupe de foot, c’est bon pour les débilot’s
mais pas pour nous. Tu te souviens qu’on y jouait, au foot, chez les
Samaritains ?
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Oh bais oui mais on était pas des champions tout
de même…
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Oui, même au tennis on se faisait ratisser,
t’étais pas meilleur que moi. Mais… dum Argos oppugnaret…
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Interiit, réponds-je sans hésiter, de viris illustribus… sacré
Pyrrhus !
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Ah, la grammaire latine ! C’est pas qu’on
était les meilleurs, mais tout de même…
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Et Xénophon, Lucien de Samosate !
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Eh bien, va t’faire voir chez les Grecs, on
dirait des anciens combattants de la guerre du Péloponnèse ! conclut Méva.
Je passe donc la nuit chez lui et le lendemain matin nous allons au club
canin. Nous y restons deux bonnes heures et je comprends vite que ma Flèche a
besoin d’être cadrée et que moi-même j’ai beaucoup à apprendre.Nous revenons à la maison et je constate avec intérêt que Flèche est nettement plus calme. Je compte bien passer une après-midi au calme, tranquille, dans le canapé. Avant de m’installer confortablement, je vais jeter un coup d’œil à ma boîte aux lettres que je n’ai pas relevée hier samedi, histoire de relever mes factures. Il y a une lettre qui vient de l’étranger ; l’émotion me submerge quand je vois que c’est une lettre d’Eliane, oui c’est bien elle, Eliane Bonnefoi !
(à suivre...)
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