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jeudi 2 octobre 2014

Le cabot de Fortunio (13)

-          Vous voyez bien, elle n’en n’a rien à foutre de s’appeler Kara. Son nom, c’est Flèche et elle le sait.
-          Tout va bien alors. Donc, allez voir votre vétérinaire dès que possible.
-          Oh, doucement, j’ai pas de véto de famille, moi, pas de véto traitant non plus. Déjà que j’ai pas de médecin traitant. J’en connais aucun.
-          Bah, vous prenez les pages jaunes, vous trouverez bien. C’est votre problème maintenant. Mais contactez le club de la race Snotenberg pour savoir si ce chien est inscrit au Lof.
-          Faut pas rêver, je vais pas m’emmerder avec ces conneries. J’ai déjà assez à faire comme ça sans me lancer dans ces conneries…
-          Ne devenez pas grossier maintenant. Vous savez ce que m’a dit Madame Tenel après votre départ, ce matin ?
-          Non et je me demande si j’ai bien intérêt à le savoir…
-          Après votre départ, elle est restée quelques secondes sans rien dire, elle a pouffé de rire puis elle s’est tournée vers moi en me disant : « Cet homme ne manque pas d’allure malgré son abord un peu rustique. Et puis, sachez, ma petite –oui, ma petite, elle m’a dit !- que, pour une femme, il vaut mieux se faire insulter par un homme comme lui que de se faire draguer par un lourdaud. Cela dit, notez bien ses coordonnées et passez-lui un coup de fil, histoire de lui rappeler qu’il s’est mis dans son tort, faites-lui un peu peur. ». Vous l’avez tout de même traitée de vieille guenon !
-           Nuance, j’ai dit Madame vieille guenon !
-          C’est certainement cette nuance qui l’a fait pouffer de rire, ou alors votre départ à la Belmondo, style cape et d’épée…
-          Passons et pardonnez-moi mon parler rustique. J’ai entendu vos conseils et j’y réfléchirai. Je ne sais pas dans quoi je me suis embringué avec ma Flèche, ni pourquoi je l’ai fait d’ailleurs. Cela dit, sans vouloir paraître lourdaud, j’ai été enchanté de faire votre connaissance. Si vous êtes libre ce soir, je vous inviterais volontiers…
-          Laissez-moi votre carte, coupe-telle vivement. Je la ferai passer à mon copain, il est au chômage, vous embauchez peut-être ?
Je me sens un peu douché mais je ne vais pas perdre contenance pour autant.
-          Il peut toujours essayer mais prévenez-le : moi je n’ai pas besoin d’un mois de période d’essai pour juger un ouvrier, en deux jours je sais si le mec vaut le coup ou non !
-          Ah ! Vous avez de la chance de pouvoir juger les hommes en quarante-huit heures. Finalement, c’est peut-être moi qui pourrais avoir besoin de vos conseils…
Nous rions tous les deux, je lui dis au revoir et repars vers mon domicile. Sur la route, je voudrais bien réfléchir mais le clebs a maintenant l’idée de m’aboyer dans les oreilles et cela m’exaspère. Mais là aussi, je m’interdis de perdre contenance.

Nous arrivons à la maison, Flèche s’est calmée et je me prépare un café, histoire de m’accorder une petite pause de réflexion. Et j’entends un fourgon arriver. Au bruit, aucun doute, c’est Dingley, l’illustre emmerdeur !
(à suivre...)

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