Il y a
beaucoup d’étrangers de par le monde. Il y en a aussi chez nous. J’ai moi-même un
peu voyagé et visité quelques pays peuplés d’étrangers. Ceux qui ont beaucoup
voyagé relatent cet état de fait, quelquefois sans s’en douter.
Il y a des
pays où l’on rencontre un grand nombre d’étrangers. Sans compter les
autochtones. Certains cumulent même les deux qualités. Et il ne faut pas les
confondre avec les indigènes, eux-mêmes différents des allogènes.
Nombre de
ces étrangers sont pourvus de langues dites, à juste titre, étrangères. Mais il
y a aussi des langues vernaculaires qui cessent de l’être aussitôt qu’elles
sont pratiquées par des étrangers, principalement à l’étranger. Elles ne sont
pas pour autant des langues mortes, ce privilège étant généralement réservé à
quelques langues embaumées par la science ou par la religion.
Les
étrangers, de même que les autochtones et les indigènes, sont, eux, bien
vivants et c’est là le problème qui devrait nous préoccuper. En effet, par ces
temps où notre démographie court au galop, il serait judicieux de réduire la
place prise par les étrangers. Ce que suggère mon voisin taxidermiste, c’est de
les naturaliser.
En effet,
naturalisé par des méthodes rigoureuses, l’étranger peut être plus facilement
empilé, classé et protégé contre les mites. On verra plus tard s’il y a lieu de
naturaliser les nationaux.
Il ne
restera plus que la question des langues étrangères qui n’auront pas eu la
chance de mourir de mort naturelle. Elles deviendraient des langues mortes, faute de locuteurs. Car l’étranger, sauf cas de mutisme, est généralement aussi
un locuteur. Un locuteur de langue vernaculaire quand il est chez lui à
l’étranger et un locuteur de langue étrangère dans un certain nombre d’autres
cas. Mais l’étranger naturalisé est dans la majeure partie des cas fort
silencieux.
On voit
par là qu’un étranger naturalisé peut devenir moins encombrant.
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