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jeudi 28 janvier 2016

Le cabot de Fortunio (82)

J’appelle François, je lui explique rapidement de quoi il retourne. Je le sens assez réticent mais il ne peut pas me refuser cela, il sait très bien qu’Eliane m’a déjà prêté sa caisse pour des opérations délicates. Nous passerons demain au garage prendre la nippone. Elle sera prête, m’assure-t-il.
Il y a, dans le bois des Copiaudes, un endroit particulièrement tranquille, une sorte de vaste dépression qui se termine par une falaise. Les premières maisons sont assez loin. On n’est pas en période de chasse, c’est plus prudent. Nous nous y rendons et René me fait un rapide cours de tir. Nous grillons une demi-douzaine de cartouches, c’est peu mais c’est déjà ça. Puis nous ne nous attardons pas. Nous passons chez moi déposer nos armes et reprendre le chien et c’est au tour de René de m’inviter au restaurant. Je lui fais connaître « La queue de poêle », la charmante Emma et les cailles de son chou. Puis, après avoir montré sa chambre à René, je me pieute à vingt heures pour récupérer de ma nuit blanche.
Le lendemain, nous sommes à neuf heures au garage Bonnefoi. François s’est absenté et il a laissé la consigne à son chef d’atelier, la petite voiture grise est au rendez-vous. Comme je compte bien squatter ce véhicule pendant quelque temps, nous revenons à Marmande et laissons la 2CV et la fourgonnette à la maison. Flèche est un peu surprise de changer de carrosse mais elle ne fait pas la difficile et intègre le coffre sans trop de difficultés.
Et nous voilà partis vers Paris.  En fin d’après-midi, nous retenons un hôtel à Gentilly avant d’aller faire un tour à Arcueil. Nous nous garons le long de la voie ferrée et rejoignons l’impasse Halphon-Sallait à pied. Je me suis trouvé une gapette et des lunettes de soleil au cas où je croiserais le Willy inopinément. A cette heure, le chantier qui m’avait servi de poste d’observation est désert et nous montons au deuxième étage. Le 18 semble calme, on ne voit rien, la fenêtre est fermée mais il y a de la lumière à l’intérieur, probablement une télévision. Nous restons une demi-heure sur place sans rien observer de plus.
Mon restaurant chinois est toujours là et nous faisons un sympathique repas après lequel nous retournons dans l’impasse, dans notre chantier d’observation.
Cette fois, il fait noir. Ils ont allumé la lumière. Le grand black Bak circule dans la pièce, on dirait qu’il fait la cuisine. Toutes les fenêtres du 18 ont les volets ouverts, une seule est éclairée. En se déplaçant un peu, on arrive à voir qu’un autre gonze est affalé sur un canapé et qu’il semble regarder la télé. Je regrette de ne pas avoir pris une paire de jumelles, on dirait qu’il y a du foot.
-          Ton Alouari regarde un match, non ? me souffle René.
-          On dirait mais on ne peut que supposer que c’est Alouari, bien sûr.
-          Bien, on fait quoi alors ?
-          On se barre, on va pas rester là toute la noche…

Nous revenons à notre petite nippone et, avant de rejoindre Gentilly, nous faisons faire une promenade à la chienne qui nous avait attendus patiemment.
(à suivre...)

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