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dimanche 8 mai 2016

Chroniques de Serres et d’ailleurs. (33)



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Le premier mai est dit être le jour de la fête du travail. Paradoxalement, beaucoup de gens ne travaillent pas ce jour-là et fêtent donc le travail en ne faisant rien. Et les salariés qui travaillent le premier mai sont censés être payés double. C’est ce que l’on appelle avoir le labeur, l’argent du labeur et les épinards.
Nous sommes dans un pays, disait Jean Amadou, où une personne qui cherche un emploi ne cherche pas pour autant du travail. Et, s’il est des gens simples et frustes qui pensent que tout travail mérite salaire, il y a aussi bien des gens bien plus instruits et avisés qui prouvent que tout salaire ne mérite pas forcément travail. Suivez mon regard…
N’oublions pas que le mot travail a pour étymologie le mot latin tripalium qui, à l’époque des romains, était un instrument de torture. On est bien loin de la joie par le travail et de nos jours, si le travail n’est plus considéré comme une torture c’est parce qu’une partie du genre humain s’est mise à apprécier sa souffrance. En effet, quoi de plus gratifiant que de pouvoir se faire plaindre : ceux qui se plaignent d’avoir trop de travail sont bien souvent ceux qui en auront toujours trop mais qui jamais ne se plaindront de toucher un trop gros salaire. Quant à ceux qui se plaignent de n’en point avoir, ce n’est pas le travail qui leur manque mais seulement la paie. On finit donc par comprendre que fêter le travail est une erreur stupide, il vaudrait mieux fêter le repos et l’inactivité d’une part et fêter dignement la paie d’autre part. Un jour de la fête de la paie serait particulièrement bienvenu.
Par contre, ce jour pourrait fort opportunément être mis à profit pour faire travailler un certain nombre de syndicalistes qui en sont exemptés le reste du temps, ne serait-ce que pour qu’ils ne  perdent pas la main. Bien sûr, il n’est pas question de leur en demander trop car ils risqueraient de se faire mal et auraient droit aussitôt à un arrêt de détente pour un accident de repos, ce qui les mènerait au bord du burnout. Un comble !
Force est de reconnaitre que certains auront bien besoin de se reposer ce premier mai, ce sont les ministres qui ont voulu réformer le code du Travail : ils en auront provoqué des journées d’action consacrées à la grève, des manifestations et des levées de boucliers… tout ça pour ça !
Et, pour finir dignement, une petite question sur le travail : peut-on courir après avoir trimé ?
On pressent par-là que de furtives contrepèteries peuvent se glisser dans les chroniques.

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