Bien
sûr, ces diverses attractions font le bonheur des marchands de pizzas, des
fabricants de bière, de canapés et de pantoufles car, s’il est une chose
admirable, c’est bien de voir le nombre de sportifs sur canapé que compte notre
pays. Ceux-ci s’imposent un régime sévère à base de boissons fermentées et de
nourritures prédigérées, cela leur permet d’être au sommet de leur forme pour
le début de chaque épreuve et de tenir leur vessie jusqu’au moment libérateur
de la publicité télévisée. Après cet intermède, ils peuvent à nouveau accorder
du temps de vessie libre – à défaut de cerveau – à leurs chaînes de télévision
préférées.
Cela
étant dit, il faut reconnaître que les Britanniques, outre leurs performances
précitées, ont donné de leur personne pour améliorer le programme estival en
nous offrant le spectacle d’un référendum avec mauvaise réponse à la clé ;
car de nos jours on ne fait plus de référendum pour demander l’avis des
électeurs mais seulement pour qu’ils donnent une bonne réponse, conforme à
l’opinion de la bienpensance politico-médiatique et, de plus en plus, ces
traîtres d’électeurs ont le culot de mal penser. Ils nous ont offert ce
spectacle entre la poire et le fromage ou, si l’on préfère entre Roland-Garros
et Wimbledon. Evidemment, suite à cette finale, plus de deux millions
d’électeurs britanniques ont immédiatement signé une pétition en demandant
qu’elle soit rejouée, ce qui manque un peu de fair-play et montre le peu de cas
qu’ils font du fonctionnement de leurs propres institutions. Mais il est
possible que pour eux Ken Loach soit un cinéaste américain ou, pire encore,
français. Et la France dans tout cela ? Me direz-vous. Ah oui, en France,
les hommes politiques n’ont pas été à la hauteur du spectacle qu’ils seraient
capables de nous offrir mais il faut dire qu’ils se sont beaucoup dépensés
toute l’année pour certains et qu’ils se préparent à entrer en scène pour
d’autres. Nous avons à l’affiche notre Hamlet de comptoir qui se prépare à être
et avoir été, il pointe déjà le bout de l’oreille suivi de son Ophélie de
cabaret.
On
voit par-là que, pour citer Guy Debord, « Toute la vie des sociétés dans
lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une
immense accumulation de spectacles. »
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