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dimanche 17 septembre 2017

Chronique de Serres et d’ailleurs III (1)



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Contrairement à une idée reçue, l’été est une période riche en évènements mais ils sont, pour bon nombre, éclipsés par certaines informations récurrentes telles celles concernant le tournoi de Wimbledon, le Tour de France, la Météo avec sa Canicule, les vieux qui se dessèchent, les jeunes qui se noient, les orages de grêle et les encombrements routiers divers.
Parmi ces informations importantes, il en est une qui a échappé à tous nos commentateurs et qui, par conséquent ne vous est certainement pas parvenue, c’est l’évolution à la hausse du Patrimoine Mondial de l’Humanité. Et en particulier du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité qui se définit ainsi selon la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée le 17 octobre 2003 «  On entend par patrimoine culturel immatériel les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire – ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés – que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. »
Notre pays s’enorgueillissait déjà de moult items intéressants dans cette taxonomie officielle,  par exemple le repas gastronomique des français, le fest-noz et le gwoka. Sans oublier la fauconnerie, la vraie étant encore sur liste d’attente. Mais cet été, sans crier gare, l’aréopage international en charge de l’inscription de ce patrimoine a encore enrichi notre liste nationale d’un élément incontournable de notre culture, élément qui est autant une tradition qu’une pratique sociale ainsi qu’un savoir-faire de qualité. Il s’agit, en un mot, du chauvinisme, cette pratique bien de chez nous et qui, si elle s’épanouit pleinement dans le sport, fait aussi florès dans bien d’autres domaines tels que la musique, le spectacle, la conduite automobile et la courtoisie innée de nos concitoyens. Bien sûr, il ne faut pas confondre le chauvinisme avec l’intégrisme, le nationalisme ou la xénophobie. Non, il s’agit bien de notre chauvinisme de bon aloi qui se nourrit de télévision et s’abreuve de boissons anisées, ce chauvinisme que nous pratiquons avec grâce et légèreté et qui n’a rien à voir avec le nationalisme rigoriste des germains ou avec l’insularisme étroit des britanniques pas plus qu’avec les autonomismes velléitaires des régionalistes et particularistes de tous poils.
Notre chauvinisme élégant méritait bien cette reconnaissance car il est en grand péril de disparaître si l’Europe, dans tous ses atours, devait nous imposer un patriotisme mosaïcal et obligatoire, pasteurisé et mondialisé. Car qui sait de quoi sont capables les démiurges du Berlaymont, capitale des apprenti-sorciers de notre continent. Ainsi, une fois protégé et sanctuarisé, notre chauvinisme pourra vivre sans crainte, loin des européismes, des isolationnismes, des séparatismes et des ségrégationnismes vulgaires que nous laissons volontiers à nos voisins autant qu’aux habitants des contrées lointaines.

On voit par-là qu’il faut sauver le soldat Chauvin.

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