Je sortis quatre rouleaux
de la cantine et je les mis dans une caisse à outils. Je refermai tout et me
remis au volant, René prit la place du passager et nous repartîmes pour le bois
de Montieu. D’un bois l’autre…
Arrivés au bois de
Montieu, après les formalités d’usage, clé, cadenas etc., je fis avancer le
fourgon jusqu’au pailler qui occultait l’entrée du souterrain. J’expliquai à
René où nous étions et nous examinâmes le tunnel creusé par les Hupart père et
fils. Les lieux regorgeaient de cachettes propres à planquer nos cantines. Ainsi,
comme le précisa René, nous remettions l’or sur le terrain où nous l’avions
trouvé. Il avait certes changé de place, mais il était resté sur, ou plutôt
sous, le terrain du même propriétaire. Nous déchargeâmes donc les cantines et
les cachâmes dans trois endroits différents du tunnel recreusé par le Gaby et
Michel. Nous sortîmes du souterrain avec un sentiment de soulagement.
— Tu as encore le temps ?
Demandé-je à René.
— Quelle heure est-il ?
— Quatre heures et quart.
— Oui, pourquoi ?
— Je vais appeler la
boîte de location et voir s’ils peuvent envoyer quelqu’un pour récupérer la
mini pelle.
— Ok, vas-y, appelle.
Je passai mon coup de
téléphone et j’appris qu’on pouvait m’envoyer quelqu’un dans l’heure qui
suivait. Je demandai qu’on lui fit passer la facture avec mon chèque de
caution, pour pouvoir régler au moment de la reprise du matériel. Je ramenai la
pelle devant la grille et nous attendîmes avec René. Au bout d’une bonne
demi-heure, le camion arriva. La pelle chargée, je réglai la location et le
gars s’en alla avec la pelle.
— Bon, on va pas rester
plantés là, me dit René.
— Non, je te ramène au
Blédard puis je repars chez Michel pour voir si sa famille est de retour, pour
avoir des nouvelles.
— Ok, tu manges avec nous
ce soir ?
— Volontiers, je ramène
quelque chose à manger ?
— Surtout pas, tu te
retarderais. Et fais gaffe à Matagali-Hari !
— Ecoute, si je ne suis
pas chez toi à sept heures et demie, c’est qu’elle m’aura retenu. Et que je me
serai laissé retenir. Je voudrais savoir ce qu’elle a dans le ventre…
— Je crois savoir ce
qu’elle avait dans le ventre l’autre nuit, mais tu le sais toi aussi… choisis
un peu mieux tes expressions, mon petit Fortunio !
(à suivre...)
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