— Maintenant, il faut
qu’on discute sérieusement, on a une vraie bombe dans ce fourgon, me dit-il.
— Oui, il y a deux
décisions à prendre : la première, c’est de dire où on va planquer tout cet or.
La deuxième, c’est de décider ce qu’on en fait après. Car possession vaut titre
mon cher, mais tout de même…
— Attends, la première
décision, comme tu l’as bien dit, c’est de trouver à planquer les trois
cantines. Soit tu les laisses dans ton fourgon et tu te trimballes avec, soit
on trouve une planque. Ou trois planques, pourquoi pas…
— Chez toi, il y a une
possibilité ?
— Pas facile de faire
discrètement, il y a Colette, la voisine… Et pas question de mettre Colette au
courant, cela l’affolerait.
— Bien sûr. Tu crois
qu’on pourrait trouver une planque ici, dans la ferme ?
— Si c’est très
temporaire, on peut essayer, mais on est chez Valin. D’une part il est chez lui
et d’autre part, on lui fait endosser une responsabilité.
— Il ne reste qu’une
solution : le bois de Montieu. C’est bête, on en vient. Tant Pis… On fait un
trou à la mini pelle, dans un endroit planqué, et on y met les trois cantines.
— Retour à la case
départ, en quelque sorte ! Mais c’est sûrement la seule solution, me répond
René. Mais avant d’aller là-bas, je trouverais intéressant d’ouvrir au moins une
des trois cantines.
— Bordel, mais tu as
raison, on a même pas regardé notre or.
Et nous passâmes à
l’arrière du fourgon où nous dégageâmes une des trois cantines. Elles étaient
chacune fermées par deux solides cadenas. Mais je disposais d’un fort
coupe-boulons qui me servait habituellement à couper les fers à bétons.
— J’attrape le rase-nœud,
donne-moi un coup de main, dis-je à René.
Nous plaçâmes la boucle
du premier cadenas entre les deux mâchoires de la cisaille et je serrai tant
que je pus, mais c’était du bon acier cémenté et il ne lâcha pas. Il fallut que nous nous y mettions à deux et le cadenas
lâcha enfin.
— -Si ça continue comme
cela, il me faudra une cisaille par cadenas, dis-je.
— Avec ce qu’il y a dans
la cantine, tu peux te le permettre, objecta René.
— Tu as sans doute
raison, allons essayons l’autre cadenas.
Tout aussi solide,
l’autre cadenas finit lui aussi par céder. Nous étions assez émus. Je soulevai
le couvercle. Il y avait des rouleaux enveloppés dans du papier, j’en sortis un,
que je soupesai.
— Rien que ce petit
rouleau doit peser plus d’un kilo, dis-je.
— Défais-le, pour voir,
me dit René.
J’ouvris le rouleau et
nous vîmes apparaître une rangée de pièces d’or, René en prit un autre et
regarda le contenu :
— Ce sont des Napoléons,
des vingt franc-or !
— La fortune, quoi, la
grosse galette, mon pote La Science !
Il remit la pièce dans le
rouleau et je refermai l’emballage. Nous ouvrîmes un autre rouleau et c’était toujours
pareil, des Napoléons.
— Je suggérerais que tu
gardes quelques rouleaux planqués dans ton fourgon, on ne sait jamais.
— Une sorte de retenue de
garantie ?
— Oui, si tu veux, je ne
sais pas, histoire de voir qu’on n’a pas rêvé…
(à suivre...)
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