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jeudi 21 septembre 2017

René-la-Science (68)



— Bon, bon, allez, monte et on repart pour le Blédard. Dis-moi ce que je vais lui dire à Magali. Qu’est-ce que j’ai fait depuis ce matin ?
— Ce matin, tu es allé sur ton chantier, tu as fait le boulot prévu, cela t’a pris toute la journée, si elle te demande où tu as mangé à midi, tu lui dis que tu m’avais invité à manger à Clézeau, pas d’embrouille c’est la vérité vraie. Tu as fini ton chantier et après tu es allé au bois de Montieu, tu as appelé la boîte de location, ils ont récupéré la pelle et te voilà qui viens prendre des nouvelles de Michel. Rien de plus simple, pas de mensonges, juste tu oublies un ou deux épisodes. Si tu as du temps à perdre, elle te fait une petite pipe et tu es de retour avant dix-neuf heures trente au Blédard chez René dit La Science. L’apéro sera prêt, tu n’auras que les pieds à mettre sous la table.
— Je vous trouve bien trivial, mon cher La Science, quoique plein de bon sens.
Et devisant ainsi, nous arrivâmes au bois du Blédard où René récupéra sa voiture. Je repartis direction Magali. Quand j’arrivai chez elle, ou plutôt chez Michel, il y avait la voiture du beau-père de Michel, le mari de sa mère. Je me garai et frappai à la porte. Tout le monde était dans la cuisine devant des bols de liquide fumant, thé ou bouillon, je n’aurais su dire.
— Veux-tu un bol de bouillon ? Me dit Magali.
— Oh, volontiers, s’il y en a, ce n’est pas de refus.
Mais je voudrais surtout avoir des nouvelles de Michel.
— Michel est toujours dans le coma, ils vont tenter une intervention chirurgicale demain matin. Il est dans le coma, c’est-à-dire qu’ils l’ont mis dans le coma, c’est un coma artificiel, pour lui éviter de trop souffrir. On ne peut rien dire de plus. « Etat stationnaire », qu’ils disent. On verra demain.
— Bon, mais il y a quelque espoir quand même ?
— Il peut y rester, me répond Magali, il peut s’en sortir mais gaga ou il peut s’en sortir sans trop de séquelles, c’est tout ce qu’on peut dire pour le moment. J’ai parlé avec le médecin, pas avec une voyante…
— Excuse-moi, je comprends. Cela n’a pas été trop dur pour vous, cette journée ?
— Un peu, répondit la mère de Michel, et ce n’est pas très amusant pour la petite…
— Tiens, voilà ton bouillon et raconte-nous ta journée, ça nous changera un peu les idées, me dit Magali.
(à suivre...)

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