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dimanche 4 mars 2018

Chronique de Serres et d’ailleurs III (24)



Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour. Laisse béton, qu’il disait l’autre. Et pourtant qui, dans la vie de tous les jours, se souvient de Louis Vicat, l’inventeur du ciment ? Car dans nos villes ou nos villages il est bien rare de ne point se trouver entouré de béton fabriqué lui-même à base de granulats et de ciment. Dans la première moitié du 19ème siècle, Vicat découvre le principe d’hydraulicité des chaux naturelles. Cela permet la fabrication de la chaux hydraulique artificielle et du ciment naturel à partir de 1817. Il découvre le clinker qui permet de faire le ciment à prise lente, qui sera appelé plus tard ciment portland artificiel.
Chargé de la construction du pont de Souillac sur la Dordogne, il accomplira la première construction au monde réalisée avec du ciment artificiel. Ce pont a été rénové avec, entre autres, la participation des élèves du lycée Louis Vicat de Souillac. Parmi ses formations professionnelles, ce lycée professionnel propose diverses filières dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Un bel hommage à cet ingénieur qui naquit à Nevers mais prit son premier poste à Souillac. Si vous avez l’occasion de vous rendre à Souillac par la départementale 820, passé Lanzac vous franchirez la Dordogne en passant sur ce pont qui fait date dans l’histoire de la construction. Bien sûr, les égyptiens puis les grecs et les romains fabriquaient des mortiers résistants à base de chaux mais la découverte du ciment permettra des réalisations de plus en plus ambitieuses, le béton coulé d’abord puis le béton armé. La découverte du béton armé avec du fer ne s’est pas faite du jour au lendemain mais suite à de nombreuses tentatives qu’il serait long d’énumérer. Parmi ceux qui ont contribué à l’améliorer, je citerai Armand Considère qui a imaginé le crochet qui porte son nom, aussi appelé crochet normal. Je me plais à en parler car il s’agit de ces gracieux crochets métalliques que l’on voit parfois en attente sur les chantiers et j’ai eu l’occasion d’en réaliser de nombreux à l’aide de pinces à tordre de toutes dimensions.
Louis Vicat ne voulut pas déposer de brevet pour sa découverte, préférant la mettre dans le domaine public et en faire profiter le maximum de monde, ce qui lui valut une compensation de la part du gouvernement sous la forme d’une rente. Mais ultérieurement, un anglais nommé Aspdin déposera un brevet en lui donnant ce nom de Portland. Sacrés britanniques, toujours prêts à s’attribuer les inventions des autres et à en tirer le maximum de profit, Les temps changent, les mœurs persistent, aurait dit Alphonse Allais !
Comme toute découverte, celle du béton n’a pas que des côtés positifs mais il vaut mieux en parler une autre fois pour ne pas gâcher notre plaisir et, comme en France tout finit par des chansons, voici un extrait de la chanson du maçon :
Je suis sur mon escabeau / Je chante Sole mio / Je tiens bien ma truelle / Ma taloche et ma pelle. / Et ma bétonnière / Souffle la poussière / Un seau plein de mortier / Sera vite utilisé / Je ne traine pas en chemin / Je travaille à quatre mains / Et quand je suis fatigué / C’est la fin de la journée.
Refrain : Maçon, ohé, maçon, / Pousse ta brouette / Maçon, ohé, maçon, / Relève ta casquette / Plante tes chevillettes / Ramasse ta piquette / Marteau et massette / Pousse ta chansonnette.
Oui c’est bien au pied du mur / Qu’on reconnait le maçon / C’est toujours construit en dur / C’est pas bâti en carton / C’est de la construction / C’est de la brique, du béton / Des moellons, de la pierre / Et du sable de rivière / Du ciment et puis de la chaux. / Et quand c’est vraiment trop haut / Je monte l’échafaudage / Jusqu’au tout dernier étage.

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