Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour.
Laisse béton, qu’il disait l’autre. Et pourtant qui, dans la vie de tous les
jours, se souvient de Louis Vicat, l’inventeur du ciment ? Car dans nos villes
ou nos villages il est bien rare de ne point se trouver entouré de béton
fabriqué lui-même à base de granulats et de ciment. Dans la première moitié du
19ème siècle, Vicat découvre le principe d’hydraulicité des chaux
naturelles. Cela permet la fabrication de la chaux
hydraulique artificielle et du ciment naturel à partir de 1817. Il découvre le
clinker qui permet de faire le ciment à prise lente, qui sera appelé plus tard
ciment portland artificiel.
Chargé de la construction
du pont de Souillac sur la Dordogne, il accomplira la première construction au
monde réalisée avec du ciment artificiel. Ce pont a été rénové avec, entre
autres, la participation des élèves du lycée Louis Vicat de Souillac. Parmi ses
formations professionnelles, ce lycée professionnel propose diverses filières
dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Un bel hommage à cet
ingénieur qui naquit à Nevers mais prit son premier poste à Souillac. Si vous
avez l’occasion de vous rendre à Souillac par la départementale 820, passé
Lanzac vous franchirez la Dordogne en passant sur ce pont qui fait date dans
l’histoire de la construction. Bien sûr, les égyptiens puis les grecs et les
romains fabriquaient des mortiers résistants à base de chaux mais la découverte
du ciment permettra des réalisations de plus en plus ambitieuses, le béton
coulé d’abord puis le béton armé. La découverte du béton armé avec du fer ne
s’est pas faite du jour au lendemain mais suite à de nombreuses tentatives
qu’il serait long d’énumérer. Parmi ceux qui ont contribué à l’améliorer, je
citerai Armand Considère qui a imaginé le crochet qui porte son nom, aussi
appelé crochet normal. Je me plais à en parler car il s’agit de ces gracieux
crochets métalliques que l’on voit parfois en attente sur les chantiers et j’ai
eu l’occasion d’en réaliser de nombreux à l’aide de pinces à tordre de toutes
dimensions.
Louis Vicat ne
voulut pas déposer de brevet pour sa découverte, préférant la mettre dans le
domaine public et en faire profiter le maximum de monde, ce qui lui valut une
compensation de la part du gouvernement sous la forme d’une rente. Mais
ultérieurement, un anglais nommé Aspdin déposera un brevet en lui donnant ce
nom de Portland. Sacrés britanniques, toujours prêts à s’attribuer les
inventions des autres et à en tirer le maximum de profit, Les temps changent, les
mœurs persistent, aurait dit Alphonse Allais !
Comme toute
découverte, celle du béton n’a pas que des côtés positifs mais il vaut mieux en
parler une autre fois pour ne pas gâcher notre plaisir et, comme en France tout
finit par des chansons, voici un extrait de la chanson du maçon :
Je suis sur mon escabeau
/ Je chante Sole mio / Je tiens bien ma truelle / Ma taloche et ma pelle. / Et
ma bétonnière / Souffle la poussière / Un seau plein de mortier / Sera vite
utilisé / Je ne traine pas en chemin / Je travaille à quatre mains / Et quand
je suis fatigué / C’est la fin de la journée.
Refrain
: Maçon, ohé, maçon, / Pousse ta brouette / Maçon, ohé, maçon, / Relève ta
casquette / Plante tes chevillettes / Ramasse ta piquette / Marteau et massette
/ Pousse ta chansonnette.
Oui c’est bien au pied du
mur / Qu’on reconnait le maçon / C’est toujours construit en dur / C’est pas
bâti en carton / C’est de la construction / C’est de la brique, du béton / Des
moellons, de la pierre / Et du sable de rivière / Du ciment et puis de la
chaux. / Et quand c’est vraiment trop haut / Je monte l’échafaudage / Jusqu’au
tout dernier étage.
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