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jeudi 8 mars 2018

René-la-Science (92)



Il y en a qui prétendent qu’en amour, le meilleur moment c’est quand on monte l’escalier. Ceux qui disent cela n’ont jamais connu Sylvie. Je choisis d’aller dans la chambre au grand lit. Ce n’est pas parce que Sylvie était prise par le temps que le travail fut bâclé. L’essentiel y était, douche comprise (en français dans le texte).
Nous redescendîmes dans la cuisine pour estimer que le café est à parfaite température.
— Belle performance de votre part, monsieur Fortunio, le café semble être encore brûlant, me dit Sylvie.
— Merci, dirais-je. Mais puisque le temps presse, votre petit doigt aurait-il rapidement à me susurrer un petit mot à l’oreille ? Demandé-je.
— Voilà ce qu’il a à dire, mon petit doigt : je savais que tu étais dans le coin. Il y a cons s’il y a bulles et les Fauchet font des bulles en ce moment. Père et fils, avec un troisième pingouin, inconnu au bataillon, causent de toi, tu sais l’autre rigolo du 47. Et on dirait que t’es un vilain pas beau, à ce qu’ils disent. Mais je n’en sais pas plus car je les ai entendus en passant comme cela à la ferme des Fauchet, chez les parents de Roger. J’allais chercher des fleurs. Mais on dirait qu’ils cherchent à te surveiller, plus pour une histoire de fric que de chantier. Alors, je te le redis, c’est toi qui vois. Moi, maintenant je dois y aller, je n’ai pas fini de livrer mes fleurs. Mais merci pour le café, mon Fortunio chéri…
— Mais c’est moi qui te remercie, je me serais ébouillanté avec ce café, tu as su me faire patienter dans la joie et le plaisir.
— Si c’est tout ce que cela te fait, il vaut mieux en effet que je m’en aille. A moins que tu ne dises des bêtises parce que tu n’oses pas m’avouer que tu es fou de moi.
— Tu auras toujours le dernier et le meilleur mot, file ma douce, dis-je en la poussant vers le cellier.
— Adieu, galant cavalier.
Et elle monta dans sa passiflora et partit en m’envoyant un dernier bisou.
La nuit fut, ma foi, de bonne qualité et dès le lendemain matin, après avoir refermé la maison, je repartis sur Marmande. Je restai en contact par téléphone avec René et Magali.
Sylvie m’appela aussi une fois et cela m’émut beaucoup.
Je n’avais aucune nouvelle de l’architecte de monsieur de Montieu, mais cela ne me tracassait pas trop, au contraire. René me parlait de son projet de voyage et de ses idées pour l’utilisation de son pécule en pièces d’or. Magali mettait les bouchées doubles pour son permis. Elle avait obtenu le code et allait bientôt passer la conduite.
Et Sylvie, comment dire ? Elle m’avait appelé pour me dire que les trois mousquetaires étaient plutôt nerveux et qu’ils se posaient bien des questions au sujet de mon absence. Mais cela, c’était le prétexte pour m’appeler. Le vrai sujet était qu’elle m’aimait et voulait me revoir. Et le hic dans cette histoire, c’est que je partageais assez son point de vue.
(à suivre...)

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