Je l’appelai sur son
portable.
— Allo ? Bonjour monsieur
Fortuniooo
— Bien, tu as reconnu ma
voix, dis-je.
— Non, ton numéro gros
malin, répondit-elle.
— Je te trouve bien
familière, serais-tu seule en ce moment ?
— Oui, mon petit
Sherlock, on ne peut rien te cacher. Et toi, tu es dans le coin de nouveau à ce
que j’apprends.
— Qui te l’a appris ?
— Mon petit doigt et il
te faudra le sucer pour savoir qui…
— Le sucer ? Le petit
doigt ?
— Bien sûr, pas celui
qui… Grossier Fortunio, comment vas-tu ?
— Bien, bien, excuse-moi.
Et toi, comment vas-tu ?
— Moi je vais très bien,
surtout quand je t’entends.
J’irais encore mieux si
je te voyais, mais tu es un vrai courant d’air !
— Et aujourd’hui, entre
deux portes, on ne peut pas se voir ?
— T’es où en ce moment ?
— Dans la maison de
Michel Hupart.
— Ecoute, je livre des
fleurs en ce moment mais je peux passer dans trois quart d’heure te voir, mais
entre deux portes comme tu dis. Il y a moyen de se garer derrière la maison,
non ?
— Oui, je crois, pourquoi
? Demandé-je.
— Ma voiture est plutôt
voyante avec son « Passiflora » bariolé, je préfère qu’on ne la voie pas devant
chez Michel, je t’expliquerai.
— Ok, donc dans trois
quart d’heure, je t’attends. Bisous.
— Bisous, mon chéri.
Une fois raccroché, je
rentrai dans la maison. Une désagréable odeur de renfermé flottait. J’ouvris
les fenêtres et les volets et je préparai du café. J’entendis arriver Sylvie.
Elle gara sa fourgonnette de fleuriste derrière la maison et frappa à la porte
du cellier, côté jardin. J’allai ouvrir.
— Excuse-moi pour
l’accueil, dis-je, mais je connais la maison sans y avoir réellement mes
habitudes…
— Bien sûr, dit Sylvie en
m’embrassant langoureusement après avoir poussé la porte du cellier.
— Je n’ai hélas pas
beaucoup de temps. Cela sent bon ici. Qu’est-ce que tu m’offres ? Café ou un
p’tit coup vite fait ?
Là je fus un peu
estomaqué, c’est du direct, plutôt masculin comme question.
— Si c’est moi qui
décide, je prends la deuxième option, le café refroidira, dis-je.
— Alors montre-moi le
chemin, je ne connais pas les lieux.
(à suivre...)
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