Auditrices et auditeurs qui m’écoutez, bonjour.
Enfin les voilà, ils sont de retour ! Je veux bien sûr parler des jeux
olympiques d’hiver, cette feria sur neige et sur glace qui émerveille notre
population tous les quatre ans et qui fait le régal de nos commentateurs
sportifs télévisuels, radiologiques ou bistromaniaques. Cette année, ils se
déroulent, comme le tapis rouge d’Agamemnon, en Corée du sud, plus précisément
à Pyeongchang. Le nom de cette ville est plus facile à prononcer après quelques
verres de quelque boisson fermentée mais je suis tenu de diffuser ma chronique
à jeun et j’espère que vous excuserez ma prononciation approximative.
Grâce au sport, voilà aussi que les deux Corées
se réunissent provisoirement sous le même drapeau, le temps d’une olympiade. Ah
le sport, ah l’olympisme, flambeaux de la paix entre les nations autant
qu’étendards des nationalismes. On va pouvoir gloser à qui mieux mieux sur
l’esprit du sport, sur les cinq anneaux du drapeau et sur la devise des
jeux : «citius, altius,
fortius » que monsieur de Coubertin aurait, paraît-il, empruntée à son
ami l’abbé Henri Didon qui dina, dit-on, du dos d’un dodu dindon. Voilà un
monsieur qui ne perdait pas les piòts[1] !
Grâce au sport, voilà que les missiles nord-coréens sont rangés au placard,
voilà que la sœur du guide suprême serre la pince aux dirigeants séouliotes,
voilà que les étazuniens vont défiler en même temps que les mexicains et les
ukrainiens à côté des russes. Si c’est pas beau de voir ça ! Et si cela a
la couleur de la paix et le parfum de la paix, ce n’est pas vraiment la paix
dans le monde car si pendant les jeux on fait semblant de s’aimer, on en
reprend de plus belle les hostilités dès que tout cela est terminé. Mais ne
boudons tout de même pas notre plaisir car pendant les jeux les marchands de
popcorn écoulent leurs stocks jusqu’à épuisement, les vendeurs de boissons
gazeuses font roter la planète sportive et les fabricants de chaussures de
sport se régalent en tête de gondole. Sans compter les négociants en pantoufles
et en tongs car les jeux olympiques d’hiver mobilisent plus de chaussures
d’intérieur que d’équipements sportifs stricto
sensu. Et il n’y a pas que ces babioles, déjà les grosses entreprises de
travaux publics se sont goinfrées en bétonnant et en goudronnant les lieux
sportifs coréens et leurs accès, mais de plus les télévisions du monde entier
s’arrachent les droits de retransmission et les fournisseurs de produits
dérivés ne savent plus où donner du logo. Je ne sais pas si c’est réellement
bon pour l’économie mais cela profite sans aucun doute à certains portefeuilles
bien placés. N’allons tout de même pas trop loin car on sait bien que les
membres des comités, par exemple, sont de généreux bénévoles toujours prêts à
donner de leur personne et de leur bourse pour la gloire du sport et rappelons
ce qui est écrit :
« Le
Comité International Olympique est une organisation internationale indépendante
à but non lucratif, composée de volontaires, qui s’engage à bâtir un monde
meilleur par le sport. Il redistribue plus de 90 % de ses revenus au mouvement
sportif au sens large, soit chaque jour l’équivalent de 3,4 millions de dollars
(USD) pour aider les athlètes et les organisations sportives à tous les niveaux
dans le monde. »
Voilà qui est bien dit et qui cloue le bec au chroniqueur grincheux et
si cela n’est pas la vérité, cela y ressemble bellement.
On voit par-là qu’il vaut mieux écouter CoolDirect sport en live, il y
a Agen-Toulouse à 18 heures ce samedi.
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