— Tu voulais pas
photocopier les billets, quand même ? Demandé-je, narquois.
— Et ton trou du cul,
t’en veux une photo ? Ça pourrait servir comme photo d’identité si t’as pas
trop de moustache, mon pote, commenta brièvement René.
Les photocopies
terminées, René prit une chemise et les y inséra, puis il mit la chemise dans
la sacoche et nous repartîmes en direction de Toulouse pour l’ouverture de la banque.
Je demandai à voir mon conseiller financier, coup de bol il put me recevoir. Je
lui signalai que je voulais mettre des valeurs et des papiers importants dans
le coffre, mais aussi je voulais donner procuration à René pour le coffre. Nous
remplîmes ces formalités, puis nous descendîmes dans la salle des coffres pour
y mettre l’argent et les bons de caisse, ne gardant que les copies.
Une fois dehors, nous
nous sentîmes mieux et allâmes prendre un café-croissants sur une terrasse. Une
fois installés, c’est René qui attaqua :
— Alors, écoute-moi, mon
Fortunio-des-campagnes, démarra-t-il. Je pars faire un petit voyage dès que
possible, avec Colette bien évidemment. J’ai vendu une dizaine de mes pièces,
mais au prix fort ce coup-ci, on n’est pas dans la vente en gros. Sur cette
affaire, nous avons agi en philanthropes, puisque nous nous sommes attribué la
petite commission qui nous revenait…
— Avec la grosse
commission, t’avais peur d’être dans la merde, coupé-je.
— Toujours un peu scato,
le Fortunio, concède René. Soyons sérieux, nous avons été des plus corrects
envers ce pauvre Michel. Un traîne patins dont la seule chance a été de savoir
faire faire par d’autres ce qu’il était incapable de faire lui-même. Et de
trouver de sympathiques et désintéressés personnages comme nous. Nous aurions
pu nous tailler la part du lion ou même tout garder et voilà que nous venons de
nous défaire de la majeure partie du magot.
— Attends, le coffre est
à mon nom et tu as procuration pour l’ouvrir. Le pognon n’est pas encore à
notre Michou et même nous ne savons pas s’il est bien intéressant de mettre le
coffre à son nom. Il risque d’être mis sous tutelle, et s’il y a tuteur, va
donc lui expliquer au tuteur en question l’historique du contenu du coffre…
— Exact, et c’est là que
je voulais en venir. Que comptes-tu faire à partir de maintenant ?
— Je vais aller voir
Michel et essayer d’être seul avec lui. Je ne sais pas ce qu’il entrave à ce
qu’on lui dit, mais je vais tout lui dire. Cela avant tout. Ensuite, je vais
bien mettre Magali au jus…
— Ça, tu l’as déjà fait,
coupa ironiquement René.
— Je vais, voulais-je
dire, mettre Magali au courant. Au courant d’une partie, lui dire qu’il y a du
fric, enfin je ne sais pas quoi exactement, mais il faut bien qu’elle sache un
peu quelque chose.
— Tu te méfies toujours
d’elle ? Demanda René.
— Oui, je pense que c’est
une fille bien, en plus elle s’est reprise depuis qu’elle a retrouvé son frère,
mais c’est difficile pour moi de faire complètement confiance après son coup de
fil à Fauchet.
— Tu crois qu’elle ne te
dit pas toute la vérité ?
(à suivre...)
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