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jeudi 8 février 2018

René-la-Science (88)



— Vu, ça marche pour moi, répondis-je. Je monte dans votre tacard, Monsieur Hoblette ?
— Oui, et à partir d’aujourd’hui on se tutoie et tu m’appelles Henri. Mais peut-être on se reverra jamais, qui sait ? Dit Hoblette. Juste une chose : les cantines vont sortir en brancard.
Il alla à la porte et fit signe au chauffeur de l’ambulance qui sortit et ouvrit les portes arrière du gros break Mercédès surélevé. Il sortit un brancard et Hoblette le rejoignit. Ils entrèrent tous les deux dans la maison et posèrent le brancard au sol. Le chauffeur nous salua brièvement, écarta des couvertures et, avec Hoblette, ils mirent les cantines sur le brancard, les couvrirent et les bordèrent soigneusement, puis sortirent comme s’ils portaient un blessé. Ils chargèrent la civière à l’arrière du break, Hoblette monta à l’arrière après avoir signalé au chauffeur que je venais en passager. Je rentrai dans la maison, je mis ma veste et sortis avec la sacoche. Je montai devant à la place du passager. Nous démarrâmes en souplesse, le chauffeur resta muet et concentré sur son volant.
— Vous me déposerez dans environ cinq kilomètres, je vous préviendrai, lui dis-je.
— Bien. L’autre monsieur nous suit en voiture ? Me répondit-il.
— Oui, il suivra de loin, mais c’est prévu.
Il ne desserra plus les dents et je lui en sus gré. Je préparai mes clés et j’attendis. Dès que nous arrivâmes en vue de chez Michel, je vis de loin mon fourgon, pas d’autre véhicule, tout va bien. Je signalai au chauffeur que c’était l’endroit. Il s’arrêta à côté du fourgon, me fit signe des yeux, je sortis de l’ambulance et il repartit sans mot dire. Je montai dans mon fourgon, je démarrai et partis en direction de Clézeau où je trouvai mon René garé sur la place. Il monta aussitôt dans mon fourgon.
— Allez, vas-y démarre et pars sur Toulouse. Ne traînons pas ici, me dit-il.
— L’air de rien, il est déjà sept heures, je comprends pourquoi il voulait arriver à quatre heures du matin, dis-je. Et si ça en tombe, il fonce lui aussi mettre tout cela dans un coffiot en banque.
— Peut-être, mais maintenant c’est son problème. Quant à nous, on s’arrête en passant à mon boulot, on va dans les bureaux et on photocopie les bons, ça peut toujours servir… vérificassiônne ! Dit René.
— Pas bête, y’a pas trop de monde chez toi là-bas à cette heure ?
— Personne, sauf moi des fois. Quoique depuis que je suis avec Colette, j’avoue que je me lève plus tard… Mais si jamais quelqu’un arrivait, je te présenterais comme un client. Nous faisons des photocop’s, ça passera sans problème. Mais en tout cas, on ne traîne pas, dit-il. Tiens, on arrive, tourne à droite, là, tu vois, tu rentres sur le parking. Gare-toi devant, c’est bon. On y va.
C’était la première fois que je venais à son boulot. De jolis bâtiments, sur un seul niveau, des extérieurs soigneusement entretenus et fleuris. Nous entrâmes dans les bureaux, René alluma immédiatement la photocopieuse et j’ouvris la sacoche. Je sortis les bons et nous commençâmes à photocopier. 
(à suivre...)

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