— Vu, ça marche pour moi,
répondis-je. Je monte dans votre tacard, Monsieur Hoblette ?
— Oui, et à partir
d’aujourd’hui on se tutoie et tu m’appelles Henri. Mais peut-être on se reverra
jamais, qui sait ? Dit Hoblette. Juste une chose : les cantines vont sortir en
brancard.
Il alla à la porte et fit
signe au chauffeur de l’ambulance qui sortit et ouvrit les portes arrière du
gros break Mercédès surélevé. Il sortit un brancard et Hoblette le rejoignit.
Ils entrèrent tous les deux dans la maison et posèrent le brancard au sol. Le
chauffeur nous salua brièvement, écarta des couvertures et, avec Hoblette, ils
mirent les cantines sur le brancard, les couvrirent et les bordèrent
soigneusement, puis sortirent comme s’ils portaient un blessé. Ils chargèrent
la civière à l’arrière du break, Hoblette monta à l’arrière après avoir signalé
au chauffeur que je venais en passager. Je rentrai dans la maison, je mis ma
veste et sortis avec la sacoche. Je montai devant à la place du passager. Nous
démarrâmes en souplesse, le chauffeur resta muet et concentré sur son volant.
— Vous me déposerez dans
environ cinq kilomètres, je vous préviendrai, lui dis-je.
— Bien. L’autre monsieur
nous suit en voiture ? Me répondit-il.
— Oui, il suivra de loin,
mais c’est prévu.
Il ne desserra plus les
dents et je lui en sus gré. Je préparai mes clés et j’attendis. Dès que nous
arrivâmes en vue de chez Michel, je vis de loin mon fourgon, pas d’autre
véhicule, tout va bien. Je signalai au chauffeur que c’était l’endroit. Il
s’arrêta à côté du fourgon, me fit signe des yeux, je sortis de l’ambulance et
il repartit sans mot dire. Je montai dans mon fourgon, je démarrai et partis en
direction de Clézeau où je trouvai mon René garé sur la place. Il monta
aussitôt dans mon fourgon.
— Allez, vas-y démarre et
pars sur Toulouse. Ne traînons pas ici, me dit-il.
— L’air de rien, il est
déjà sept heures, je comprends pourquoi il voulait arriver à quatre heures du
matin, dis-je. Et si ça en tombe, il fonce lui aussi mettre tout cela dans un
coffiot en banque.
— Peut-être, mais
maintenant c’est son problème. Quant à nous, on s’arrête en passant à mon boulot,
on va dans les bureaux et on photocopie les bons, ça peut toujours servir…
vérificassiônne ! Dit René.
— Pas bête, y’a pas trop
de monde chez toi là-bas à cette heure ?
— Personne, sauf moi des
fois. Quoique depuis que je suis avec Colette, j’avoue que je me lève plus
tard… Mais si jamais quelqu’un arrivait, je te présenterais comme un client.
Nous faisons des photocop’s, ça passera sans problème. Mais en tout cas, on ne
traîne pas, dit-il. Tiens, on arrive, tourne à droite, là, tu vois, tu rentres sur
le parking. Gare-toi devant, c’est bon. On y va.
C’était la première fois
que je venais à son boulot. De jolis bâtiments, sur un seul niveau, des
extérieurs soigneusement entretenus et fleuris. Nous entrâmes dans les bureaux,
René alluma immédiatement la photocopieuse et j’ouvris la sacoche. Je sortis
les bons et nous commençâmes à photocopier.
(à suivre...)
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