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jeudi 10 septembre 2020

Appelez-moi Fortunio (83)

La discussion est animée, de Hara-Kiri à Charlie puis à Politique Hebdo, de Pompidou à Mitterrand et à Rocard, du nucléaire à l’agriculture biologique et biodynamique, le débat est chaud et se conclut par la nécessité d’investir la fête, qui allant au tir, qui au casse-bouteilles, aux petits canards et à la course en sac. Sans oublier les boulistes d’occasion. L’ambiance est telle qu’il est plus de vingt heures lorsque l’appel se fait pour l’apéro du soir avant le méchoui. Toute la bande s’installe sur une longue table et les discussions repartent de plus belle.

Cette fois, pas d’entrées mais juste un taboulé géant pour accompagner le méchoui, rouge ou rosé à volonté, merguez en intermède puis fromage et en dessert tartes aux pommes, aux poires ou aux prunes. Et, en parlant de prune, avec le café une vieille prune que je ne te dis que ça. Pendant le dessert, on entend la musique qui démarre sous un barnum, annonçant le début du bal.

Un petit vent s’est levé, porteur de quelques nuages, rafraîchissant agréablement l’atmosphère. D’aucunes et d’aucuns se lèvent pour aller danser, l’ambiance monte et on se hâte de finir son café pour se mêler aux danseurs. Albert, en pleine euphorie danse aussi bien avec les amies de René qu’avec toute autre dame acceptant ses services.

-          Ce n’est pas que je danse bien mais j’aime danser, dit-il à sa cavalière.

-          Et c’est ce qui fait la différence avec bien d’autres, répond-elle en éclatant de rire.

-          Je ne suis gourmand ni de me mesurer ni de me comparer aux autres, j’aime être incomparable et incommensurable, ajoute-t-il.

-          Taisez-vous, taisez-vous, je pense que la prune vous rend bavard, vous pourriez dire des choses qui dépassent votre pensée, dit-elle au moment où la danse se termine.

Albert sort un peu pour respirer car il fait assez étouffant sous la tente. Il fait quelques pas et est interpellé :

-          Alors, beau nuage, on prend le frais ? Lui dit Rosa, les joues rouges et un peu essoufflée.

-          Oh ! Une apparition divine ! Est-ce vous, chère dame ? Il me semble vous connaître…

-          Si peu, si peu. Si tu me laisses reprendre mon souffle, j’attends ton invitation, galant cavalier…

-          Je suis tout prêt à attendre, qui veut regarder loin ménage sa monture, disait mon oculiste…

-          Cela s’appelle se rattraper aux branches, comme disait l’opticien. J’en parlerai à mon cheval et en attendant je boirais bien quelque chose…

-          Un peu de vin, un calva ?

-          Bof, surtout pas. Une bière, oui, si tu en trouves une un peu fraîche.

Albert va vers la buvette et revient avec deux demis.

(à suivre...)

 

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