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dimanche 7 mars 2021

Contes et histoires de Pépé J (26) Gaston Fébus

Oreilles attentives de Guyenne et Gascogne, bonjour. Les boites à livres municipales renferment bien souvent des romans qui me paraissent peu intéressants, pour ne pas dire totalement inintéressants. Toutefois il est toujours passionnant de chercher dans tout ce fatras où l’on peut trouver de vraies pépites, des livres rares, souvent épuisés et aux auteurs méconnus sinon oubliés. Je suis dernièrement tombé sur le premier livre de la trilogie « Gaston Phébus » écrite par Myriam et Gaston de Béarn. A vrai dire, ces livres ont eu un réel succès en leur temps et les deux premiers ont été couronnés par l’Académie du Languedoc. Parus en 1959 pour la première fois, ils ont été réédités à la fin des années 70 et la télévision en a fait son miel.

 

J’étais assez ignorant de la vie et des œuvres de Gaston X de Béarn et III de Foix. Cette lecture m’a permis d’en connaitre plus. Pourtant, par bribes, j’avais dans ma jeunesse approché le personnage. La première fois, j’avais été intrigué par cette chanson qu’affectionnent particulièrement les occitanophones : se canto, aussi appelée Aquelas montanhas. J’avais été fort surpris d’entendre, dans les années 1960, des jeunes entonner cette chanson alors qu’ils ne la comprenaient pas et ignoraient d’où elle venait. La deuxième fois ce fut lorsque, maçon de mon état, je posai une belle plaque de cheminée en fonte représentant le château de Foix en Ariège agrémentée de la devise suivante : « Toco y se gaousos », ce qui se traduit en français par : « Touches-y si tu l’oses ». Ignorant l’origine de cette devise, je la demandai au fabricant, un fondeur bien connu de la vallée de l’Ourbise. Il me dit en riant que c’était la devise du château de Foix qui était aussi celle de Gaston Fébus et que je savais bien peu de choses si j’ignorais cela. Par la suite, je m’informai un peu plus sur ce Fébus et appris qu’on lui attribuait la paternité de la chanson Se canto qu’il aurait écrit pour se faire pardonner de ses nombreuses infidélités.

 

La trilogie de Myriam et Gaston de Béarn se lit comme un vrai roman d’aventures, très documenté, parfois un peu hagiographique, mais qui permet de mieux connaitre ce personnage « solaire » qu’était le comte de Foix et de Béarn dont le chroniqueur Froissart avait écrit : « J’ai vu bien des chevaliers, des rois, des princes. Mais jamais je n’en vis qui fut de si magnifique stature et de si merveilleuse prestance. Son visage était très beau, coloré et rieur. Ses yeux étaient verts et amoureux. En toutes choses il était parfait. Il aimait ce qu’il devait aimer, haïssait ce qu’il devait haïr. Il était aimable et accessible à toutes gens et il leur parlait doucement et amoureusement. Mais dans son courroux nul n’avait pardon ».

 

Gaston Fébus est un personnage flamboyant. Habile guerrier mais aussi bon administrateur en temps de paix, il reste un fidèle vassal du roi en tant que comte de Foix mais garde sa neutralité de seigneur souverain de Béarn. Il partira en croisade en Prusse, sera présent à Calais au moment de la reddition de la ville. Il sera l’ennemi presqu’indéfectible de Jean Ier d’Armagnac qu’il vaincra après que celui-ci ait envahi le comté de Foix. Il le fera prisonnier, le libérant contre rançon. Cette habitude lui permettra d’enrichir considérablement ses comtés.

 

Vaillant à la guerre, il aurait pu être heureux en amour mais il perdra son premier grand amour, empoisonnée à l’instigation d’une rivale qu’il finira par épouser puis par répudier après qu’elle lui eut fait un fils. La vie de Fébus est traversée d’aventures amoureuses dont lui viendront deux fils bâtards mais il n’aura de descendance d’aucun de ses fils. Sa vie est aussi une vie de drames puisqu’il tuera un de ses frères, celui qu’il chérissait le plus, d’un coup de couteau. C’est aussi d’un coup de couteau qu’il fera périr son seul fils légitime. Ensuite, le fils bâtard qu’il espérait mettre sur le trône de Béarn mourra brulé dans ce qui fut appelé le bal des ardents.

 

Cric crac, c’est tout et c’est une vraie histoire.

 

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