Sans que l’on s’en doute, il se passe des choses pendant l’été et, s’il en est une qui ne m’a pas échappé, c’est bien le projet de fusion entre l’agglomération d’Agen -que nous nommerons « Agglo »- et la communauté de communes Porte d’Aquitaine en Pays de Serres, que nous surnommerons PAPS ci-après.
Dans ma toute première chronique radiophonique, j’avais déjà eu l’occasion de dire tout le mal que je pensais de ce navrant acronyme PAPS dont je considérais qu’il bruissait comme une bouse s’écrasant au sol. Quant à la porte, faute de la voir, je pensais avoir entendu passer les gonds.
Toutefois, j’avais eu l’audace de proposer des noms plus proches des racines de nos territoires : un nom à la consonance bien républicaine tel que « Séoune et Escorneboeuf », reliant le territoire aux rivières le baignant. J’avais en outre proposé de se relier au passé glorieux de nos communes : Saint-Maurin fut décapité au VIème siècle et s’en fut portant sa tête sous le bras jusqu’à la source de l’abbaye, ce qui lui valut d’être qualifié de saint céphalophore. Cela n’est pas rien mais je craignais de voir sévir la cohorte des laïcisants, indignés par cette référence religieuse. Après mûre réflexion, je me tournai vers la réalité du relief géographique. Laissant la saillie de la serre à nos officiels, je proposai donc le nom de « Communauté de communes des belles combes », les combes étant les creux ou vallées entre les serres, vallons qui irriguent le pays. Et ce joli nom offrait aux gentes habitantes de ce petit pays le gentilé charmant de bellecombaises. Mais la beauté des noms n’enchante guère nos instances dirigeantes qui se délectent de barbarismes tels que « Nouvelle-Aquitaine », « Grand-Est » ou « Hauts de France ».
Foin de cette triste époque, voici qu’il est question d’une grande agglo qui engloberait jusqu’aux pétruques des coteaux de Beauville, les princes de l’agenais se précipitant pour asservir les petits culs-terreux de la campagne profonde. Je vous parle des princes de l’agenais car c’est ainsi que m’en parlait mon voisin il y a fort longtemps, me mettant en garde contre ces orgueilleux citadins qui ne parlaient pas notre patouès mais qui, à les écouter, parlaient la noble langue occitane, incompréhensible aux simples paysans de nos campagnes.
Foin de ces tristes sires, si j’évoque toutes ces choses c’est que, reconnaissons-le, vous et moi l’avons échappé belle. En effet, pendant cinq longues et belles années, mes chroniques se sont intitulées « de Serres et d’ailleurs ». J’avais donc anticipé le mouvement en changeant le nom d’icelles en 2020 et en les rattachant directement au chroniqueur fidèle. Imaginez la triste consonance si je m’étais vu contraint de les nommer chroniques d’agglo et d’ailleurs ! Et, de plus, ce nom d’agglo me ramène à mon métier de maçon où ce qu’on appelait agglo était une sorte de parpaing gris et triste fait d’un agglomérat de sable, gravier et ciment. Rien avoir avec la belle pierre blanche ou ocre du pays qui permet de bâtir des murs qui défient les siècles.
On voit par-là que nos élus se délecteront de plaisirs dionysiaques,
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