– Alors je te laisse, je viendrai demain matin. Vers dix heures, avec des croissants ?
– On fait comme cela, viens un peu plus tôt, neuf heures, neuf heures et demie, sinon je vais crever de faim. Le café sera prêt…
– Alors à demain.
– Oui à demain, répond-il en raccrochant.
Il pense qu’il devrait être bien plus désagréable mais il s’en sent bien incapable.
Il retourne donc dans son lit et se rendort, puis se réveille vers dix-huit heures, mange un petit morceau, bricole encore un peu sur son ordinateur et enfin se recouche puis s’endort.
*
Mercredi matin, le temps est toujours gris, il pleut même de temps en temps. Il a toujours son rhume mais se sent bien mieux que la veille. Avant neuf heures, il est levé, rasé, habillé. Il a préparé une table de petit déjeuner et il n’y a plus qu’à appuyer sur le bouton pour le café. Regardant à la fenêtre, il voit une vieille Citroën Visa brun caramel mou se garer. Sara en sort, habillée comme en été, d’une jupe légère et d’un chemisier. Il ne lui manque plus qu’un chapeau de paille, se dit-il in petto.
Il s’apprête à descendre lorsqu’il entend la porte d’entrée s’ouvrir et Sara entrer en grande discussion avec quelqu’un qui ne peut être qu’Édith. Il évite donc de descendre et reste chez lui, laissant la porte du palier ouverte.
Il entend la porte extérieure se fermer et Sara monter l’escalier. Elle frappe légèrement sur la porte ouverte et entre.
– Hervé, mon pauvre chéri, comment vas-tu ce matin ? Tu as assez bonne mine…
– Oui, oui, ça va mieux, répond-il un peu maussade, mécontent de se faire traiter de pauvre chéri.
– Écoute, lui dit-elle après avoir posé un sachet de croissants et un sac sur la table, Édith est partie pour la journée à Rennes. La maison est à nous et moi je suis à toi, ajoute-t-elle en lui tendant les bras.
Il vient vers elle en souriant, elle est trop craquante, il la prend dans ses bras.
– Alors, c’est tout de suite, sinon il va encore se passer quelque chose, dit-il.
– Mais tu es censé crever de faim si tu ne manges pas tout de suite, dit-elle en riant.
– C’est bien pour cela, je veux faire l’amour avec toi avant de mourir, dit-il en l’entraînant vers la chambre. Édith est partie, tu en es certaine ?
– Oui, elle sortait quand j’arrivais. Et puis quoi ? On fait ce qu’on veut, non ?
– Bien sûr, bien sûr, répond-il.
Cette fois, ils se retrouvent de nouveau tous deux, nus sur le même lit. Ils font l’amour puis il lui avoue :
– Tu sais, lundi soir, je m’étais promis que la prochaine fois qu’on serait ensemble, je te sauterais d’abord et qu’on causerait après.
– C’est très bien de tenir ses promesses, surtout celles que l’on se fait à soi-même. Néanmoins, je crois t’avoir un peu aidé, non ?
– Exact. Mais tu avais intérêt à te faire pardonner après m’avoir balancé mes vêtements et mes chaussures sur la tête. Sans compter que j’ai failli me déchirer le slip sur ton grillage…
– Admettons, mais l’essentiel est que le contenu du slip soit intact, dit-elle en vérifiant d’un geste.
– C’est pas tout ça, mais j’ai faim, moi. Déjà qu’en temps ordinaire, j’ai mangé à cette heure, mais en plus on s’est dépensé physiquement…
– Allez, debout, dit-elle en se levant et en se dirigeant vers la salle de bains. Le café est prêt j’espère car j’ai porté les croissants.
Quelques minutes plus tard, ils sont tous deux à table.
(à suivre)
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