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dimanche 18 janvier 2015

Chronique du temps exigu (139)


Après les terribles attentats qui ont eu lieu à Paris en ce début d’année, on a pu voir, entendre et lire bien des commentaires et il y en aura bien d’autres. Inutile de rajouter un grain de sel dans cet océan déjà bien glauque, d’autres s’en chargeront sans barguigner.
S’il est un personnage étonnant quoique modeste, c’est bien le savant Maître Bufficago, professeur émérite de moult facultés de par le vaste monde et titulaire de la chaire de sociologie appliquée de l’université de Calladao ainsi que de celle d’économie assidue de l’université de Pachicamoc. Ce génial personnage, lecteur éclectique et syncrétique, m’a contacté après avoir lu quelques chroniques sur ce blog. Il souhaitait bien sûr avoir la possibilité de faire plus ample connaissance avec le professeur Papillon, trouveur infatigable. Tout en spécifiant que c’est par simple curiosité intellectuelle car il désire continuer son activité de chercheur : en effet, il craint de perdre ses emplois si inopinément il se mettait à découvrir alors que chercher, ma foi, on peut toujours chercher, dit-il…
Cela dit, notre chercheur n’est pas en manque d’hypothèses, de théories et de conjectures et sa dernière proposition devrait retenir toute l’attention des milieux autorisés. L’idée est simple, pour ne pas dire simpliste, comme toute théorie économique. Maître Bufficago part du constat que nos finances de pays dits développés sont chancelantes, les déficits se creusent (le déficit est l’exemple-type du gars qui creuse lui-même sa tombe pour y enterrer quelqu’un d’autre…) et on ne sait plus où donner du portefeuille pour renflouer les caisses. Ensuite, il fait le sous-constat suivant : la main d’œuvre est trop chère dans les pays dits occidentaux et bon nombre d’entreprises se tournent vers les pays dits émergents ou en voie d’émergence afin de faire travailler à vil prix une main d’œuvre abondante, soumise et disciplinée. On en arrive à nommer cela dumping social. En conséquence, les travailleurs des pays développés sont au chômage, ils ne paient donc plus d’impôts et les caisses de l’Etat se vident. Que faire ?
C’est ici que vient la proposition de notre économiste distingué. Il propose tout simplement de rétablir l’esclavage dans les pays occidentaux. Certes, vous me direz que pour rétablir l’esclavage en Europe il faudrait qu’il eût été aboli dans nos pays alors qu’il ne se pratiquait que dans les contrées éloignées. Que nenni, répond notre émérite, l’esclavage a été en usage en Europe depuis la plus haute antiquité, sous les romains et au Moyen-Age. Il est seulement tombé en désuétude et on peut donc parler de le rétablir.
Mais alors, qui réduirait-on donc en esclavage ? C’est simple, conclut notre sociologue économisant, c’est par le bénévolat qu’on obtiendra les résultats les plus probants. Il y a dans nos pays beaucoup de gens qui cherchent du travail. On en donnera à tous ceux qui en veulent, à savoir tous les futurs-ex-salariés du secteur privé. Ils seront logés, nourris, blanchis, battus et fouettés sans bourse délier. Pour eux, pas de Code du travail, pas de RTT mais la semaine de sept jours et la journée de seize heures. Voilà qui est simple et peu coûteux. Pour ce qui est du secteur public, il vaut mieux attendre et voir les résultats car il est peu certain que ces salariés soient réellement en recherche de travail et ils seraient donc peu rentables à exploiter.

Notre brillant professeur compte donc proposer un tel plan  aux instances du FMI mais sait-il que ces instances ont déjà largement réfléchi sur le sujet ?

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